Levet : «L’axe Paris-Alger aussi important que l’axe Paris-Berlin»

«L’axe Paris-Alger est central pour la France, autant que l’axe Paris-Berlin.» C’est en ces termes que Jean-Louis Levet, nommé en mai 2013 par le gouvernement français «Monsieur Algérie», en remplacement de Jean-Pierre Raffarin, a décrit les relations algéro-françaises, récemment, à l’occasion d’une rencontre en présence d’un panel d’entrepreneurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) convoqué par la Chambre de commerce et d’industrie régionale. Citant le responsable français, le magazine spécialisé Econostrum rapporte que le gouvernement français souhaite développer avec Alger «des fondamentaux de coprospérité, soit des partenariats poussés dans les domaines de la formation professionnelle, de la recherche, du développement des infrastructures d’appui aux entreprises ou des coproductions». Jean-Louis Levet, désigné par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, démarre, d’ailleurs, à Marseille une tournée des villes de France visant, dit-on, à identifier «leurs savoir-faire spécifiques, leurs compétences propres, permettant de répondre aux besoins exprimés par les responsables économiques algériens». «Je travaille au cas par cas, et je ne fais pas d’aménagement du territoire. Il ne s’agit donc pas de choisir une entreprise ou une organisation dans chaque région française, mais de proposer aux Algériens de travailler avec les meilleurs professionnels de notre pays», a-t-il expliqué à ce sujet. Comme la France traverse une période de crise sur le plan économique, Jean-Louis Levet a beaucoup insisté sur le potentiel que représente l’Algérie pour les entreprises de l’Hexagone. «L’Algérie compte parmi les cinq premiers marchés de groupes tels que Renault, Sanofi ou Alstom. Ce pays et l’ouverture vers l’Afrique qu’il propose représentent un important levier de croissance.» Jean-Louis Levet reconnaît, cependant que malgré ces relations bien établies, rien n’est, forcément acquis. «Si d’ici cinq ans, nous n’avons pas développé nos relations avec l’Algérie dont l’objectif est de passer d’une économie rentière centralisée à une économie entrepreneuriale décentralisée, ce sera l’Allemagne, la Chine, la Corée du Sud ou l’Italie qui auront occupé l’espace», met-il en garde. Et lorsque les entrepreneurs français mettent en avant la complexité du montage des investissements en Algérie, M. Levet tente de rassurer. «Les conditions sont les mêmes pour tous les pays qui approchent le marché algérien, répond-il. Nous avons néanmoins un avantage considérable, celui de la langue et d’une culture commune, qui facilite les relations de long terme entre nos deux pays.» A propos de sa mission, il explique sa démarche en insistant sur la singularité de l’Algérie. «Je travaille en amont des actions que mène Ubifrance, directement auprès du ministre de l’Industrie algérien, précise Jean-Louis Levet. L’Algérie est le seul pays où la France a mis en place une telle mission. Et aucun autre État ne déploie de tels moyens auprès du gouvernement algérien. Notre façon d’aborder ces relations économiques, loin des rapports coloniaux, est très appréciée.»
Amine Sadek
 

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