L’Algérie dans le Top 10 mondial des pays importateurs d’armes

L’Algérie demeure le plus gros importateur d’armes en Afrique sur les cinq dernières années (période 2009-13) et arrive même à se hisser dans le Top 10 des pays qui se surarment dans le monde. C’est en tout cas ce qu’a révélé l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (IIRPS) dans un rapport consacré aux importations d'armements au cours des cinq dernières années. D’après les analyses de l’institut, l’Algérie s’est octroyé plus du tiers (36% précisément) de toutes les importations d’armes effectuées par le continent africain, alors que le Maroc, qui arrive à la seconde position derrière l’Algérie, s’est réservé 22% des importations africaines. Le troisième pays africain, le Soudan en l’occurrence, arrive très loin avec seulement 9% des importations africaines. Pour le cas de l’Algérie, cette course à l’armement trouve son explication dans la montée des conflits régionaux autour des frontières et l’exacerbation des tensions chez certains de ses voisins, avec notamment la situation en Libye et au Mali. Il est évident qu’avec la multiplication des menaces à nos frontières, même après avoir réussi à vaincre le terrorisme, la construction d’une puissance de feu dissuasive devient inéluctable. Les bouleversements géostratégiques qui touchent actuellement le monde arabe, et même l’Ukraine, font, sans doute, de l’Algérie une cible privilégiée en tant qu'allié stratégique de la Russie. En effet, ce qui se passe en Ukraine ne doit pas être perçu comme un problème entre deux pays géographiquement éloignés de l'Algérie, mais comme un plan global dans lequel notre pays occupe une place importante par sa politique étrangère qui refuse la doctrine occidentale basée sur le droit d'ingérence, sa montée en puissance en tant que force militaire régionale, sa dimension géographique en tant que plus grand pays d'Afrique et, bien entendu, ses richesses naturelles qui font saliver les puissances occidentales. C’est peut-être de là que vient la nécessité de prendre les devants et renforcer les capacités militaires du pays en prévision des conflits régionaux qui pointent à l’horizon. Il est loisible ici de rappeler le terrible embargo sur les armes qui avait été imposé sur l’Algérie durant la décennie noire, à un moment où elle faisait face à un terrorisme des plus dévastateurs.
Amine Sadek
 

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