Charlie Hebdo a sous-estimé gravement l’impact de sa démarche qui véhicule la haine

L’information est tombée comme un couperet : une fusillade a eu lieu ce mercredi matin au siège du journal satirique français Charlie Hebdo, dans le XIe arrondissement de Paris, faisant, selon un premier bilan, au moins 12 morts, dont deux policiers, quatre personnes en urgence absolue et une vingtaine de blessés. Ce sont au moins deux hommes armés qui ont attaqué à l'arme automatique le siège du journal. D’après les premiers témoignages, les tirs ont duré à peu près dix minutes. Les assaillants auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de la porte de Pantin, où ils ont arrêté un automobiliste pour partir au volant de son véhicule. La poursuite est toujours en cours. Le président français François Hollande a qualifié cette attaque d’attentat terroriste. Le journal avait été déjà menacé et était protégé pour cette raison par un dispositif policier. Tous les observateurs ont immédiatement fait le lien entre cet attentat et les menaces qui pesaient sur l’hebdomadaire après la publication des caricatures blasphématoires du Prophète en septembre 2012 puis en juillet 2013 en consacrant la couverture de son édition à ce qui a été considéré par les musulmans comme une insulte du Coran, livre sacré, des faits qui avaient été rapportés par Algeriepatriotique. Plus récemment, une caricature a pris comme sujet le chef de Daech. Naturellement, rien ne peut justifier un tel crime commis par des terroristes qui ne font aucune différence dans leurs cibles. Mais il semble bien que Charlie Hebdo a sous-estimé gravement l’impact de sa démarche qui véhicule la haine. Beaucoup d’observateurs avaient expliqué cette démarche provocatrice à l’égard des musulmans par la finalité commerciale. Les lecteurs de l’hebdo satirique avaient remarqué son éloignement de sa tradition libertaire pour sombrer dans l’opportunisme le plus bête qui le pousse vers l’extrême droite raciste et islamophobe. Le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface, avait, sur le site Algeriepatriotique, accablé Charlie Hebdo qui fait, avait-il fait remarquer, dans «l’opportunisme pur». Ce géopolitologue français de renommée internationale s’était dit convaincu que la publication des caricatures en septembre 2012 avait été faite à des fins purement commerciales, rappelant la baisse des ventes du journal. L’acte terroriste de ce matin à Paris est-il isolé ? Les autorités françaises ont placé le plan Vigipirate au niveau le plus élevé.
Houari Achouri
 

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