Le site officiel de la présidence de la République «censure» le message de Bouteflika lu à Ghardaïa ?

Le message du président Bouteflika lu en son nom à l'occasion de la fête de la Victoire célébrée le 19 mars à Ghardaïa n’a pas livré tous ses secrets. Particulièrement critique et menaçant envers l’opposition et la presse, ce message ne figure toujours pas sur le site de la présidence de la République. Le dernier message mis en ligne est celui adressé aux femmes à l’occasion du 8 Mars. Aucune trace de ce message belliqueux, par lequel le chef de l’Etat brandit son «seif El-Hadjadj» contre ceux qui réclament un changement démocratique. Que signifie donc le fait que ce message, largement commenté par la presse et la classe politique, ne se trouve pas parmi les autres messages du chef de l’Etat ? S’agit-il d’un simple oubli de ceux qui ont la charge d’actualiser le site de la Présidence ou d’une omission volontaire ? L’absence de ce message sur le site d’El-Mouradia exprime-t-elle un possible désaccord entre des responsables à la Présidence ? Unique dans les annales politiques en Algérie, ce message du chef de l’Etat, qui attaque frontalement ses adversaires politiques le jour de la célébration d’une date hautement symbolique pour l’indépendance du pays, suscite beaucoup d’interrogations. Certains partis de l’opposition doutent même de l’identité de l’auteur de ce message. D’autres le voient comme un signe de panique d’un Président qui perd le «gouvernail». Des chefs de parti, à l’instar de Louisa Hanoune, soulèvent depuis quelque temps déjà la question de qui fait quoi au sommet de l’Etat. Elle a même interpellé clairement et nommément le frère cadet du Président, en sa qualité de conseiller particulier, pour «assumer ses responsabilités» et faire face à ceux qui font des «choses» au nom du chef de l’Etat. Le fait que le président Bouteflika limite son activité au strict minimum et ne soit plus en contact direct avec le terrain ouvre la voie à tous les dérapages et les manipulations. Beaucoup de zones d’ombre persistent dans ce qu’on peut appeler l’affaire du message du 19 mars. D’autant plus qu’en 15 ans de règne, jamais le chef de l’Etat n’a menacé de cette manière l’opposition dans un discours officiel commémorant une date historique. Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui a provoqué cette attaque virulente à l’encontre de l’opposition et de la presse ?
Sonia Baker
 

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