Un nouveau wali pour Béjaïa : l’APW sera-t-elle débloquée ?

La nomination d’un nouveau wali à Béjaïa, Ould-Salah Zitouni, en remplacement de Hamou Ahmed Touhami, a été diversement accueillie par la classe politique et la société civile locale. Si le bilan de l’ancien wali est globalement considéré comme négatif, au vu de la multiplication des crises sociale et politique durant son règne, rien ne présage d’emblée une issue rapide aux problèmes hérités par son successeur. Celui-ci est particulièrement attendu sur la situation de blocage, inédite et désastreuse à plus d’un titre, qui paralyse l’Assemblée populaire de wilaya depuis bientôt neuf mois. Le Front des forces socialistes (FFS), qui détenait jusque-là la majorité grâce à ses alliances avec le RND, le FLN, a définitivement perdu la main sur cette instance, après la défection de quelques membres et une mésalliance inattendue. Du coup, la nouvelle majorité, qui a vu le RCD faire front avec les trois anciens alliés du FFS, revendique les postes des trois présidents de commission de l’Assemblée, qui constituent la clé de voûte de ce bras de fer qui s’éternise. Devant le refus du président FFS de l’APW, Mohamed Bettache, d’accepter la nouvelle situation, et notamment d’avaliser la désignation de nouveaux présidents de commission, en présence d’un huissier de justice, les acteurs politiques et associatifs locaux s’impatientaient de voir les pouvoirs publics prendre leurs responsabilités pour mettre un terme à une situation qui n’a que trop duré, et dont les répercussions sur la gestion socio-économique au niveau de la wilaya commencent à se faire sentir. De leur côté, les élus du FFS accusent le wali en personne de vouloir «saborder» l’APW et de «manigancer», dans les coulisses, pour fragiliser leur parti. Ils ont même appelé, le 20 janvier dernier, à un rassemblement devant le siège de la wilaya pour dénoncer «la mauvaise gestion» du premier magistrat de la wilaya, Ahmed Hamou Touhami, accusé ouvertement de «corruption» et de «malversations». Appelé à Alger pour des explications, ce dernier se défend de toute immixtion dans la gestion des affaires de ladite institution, mais n’a proposé aucune solution à la crise. Une commission interministérielle dépêchée à Béjaïa, en avril, pour tenter d’y trouver une issue, avec les acteurs concernés, en est revenue bredouille. Face à l’immobilisme des autorités et l’attentisme des élus, les citoyens ont fini par s’accommoder de l’absence de cette institution.
R. Aït Ali
 

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