L’ancien secrétaire d’Etat à la Prospective appelle à «lancer un nouveau dinar algérien»

L’ancien secrétaire d’Etat à la Prospective et aux Statistiques a affirmé, dans un communiqué rendu public à la veille de la tenue de la tripartite, ce mercredi à Biskra, que «l’ombre des difficultés financières que rencontre l’Algérie va planer sur ses travaux». Pour Bachir Messaitfa, la tripartite de cette année «sera celle de la crise alors que les précédentes tripartites jouissaient d’une large marge de revendications sur le front social et d’une aisance au sein du gouvernement par rapport à leur satisfaction sur le plan des capacités financières de l’Etat». «La réunion de ce mercredi est la première que le gouvernement tient (depuis des années) avec ses partenaires professionnels et sociaux sous les impératifs du budget et sous une nouvelle nécessité», souligne l’ancien secrétaire d’Etat qui relève que le gouvernement aura la lourde tâche de «faire passer la loi des finances 2016 sans résistance». Une situation, explique-t-il, qui poussera l’Exécutif «à l’élargissement du dialogue social aux autres acteurs professionnels et sociaux caractérisés par le pouvoir d’influence sur les différents secteurs, tels que les syndicats autonomes, les opérateurs économiques, la communauté scientifique et ce qui reste de l’élite». Cet élargissement, affirme Bachir Messaitfa, «doit dépasser son caractère formel et protocolaire pour aller vers les aspects techniques en saisissant les opportunités de performance contenues dans les idées, les solutions et les recommandations pratiques, c'est-à-dire dans les réponses aux questions actuelles et d’avenir».
Cet expert économique souligne, dans ce sillage, que les questions posées aujourd’hui «sont plus complexes et demandent une expertise forte». Il s’interroge sur la capacité du gouvernement à honorer ses engagements envers les partenaires, la responsabilité des partenaires sociaux dans la gestion de la protestation et des exigences à venir à l’horizon 2019 et la capacité des partenaires techniques du gouvernement à proposer les solutions convenables pour consolider les capacités de l’Etat à affronter le deuxième choc pétrolier. Bachir Messaitfa met en avant «l’inefficacité de la politique fiscale et la faiblesse de l’intervention de la monnaie» et préconise de «lancer un nouveau dinar algérien afin de faire face à l’inflation à venir, réduire la liquidité financière de la structure de l’économie nationale et donner au dinar algérien sa valeur économique si sa valeur d’échange recule devant les principales monnaies». «Le gouvernement va bénéficier de cette régulation du marché monétaire quand il procédera à l’officialisation du marché d’échange parallèle, en imposant une taxe sur les échanges, comme il va réaliser d’importantes recettes liées à l’épargne des ménages et des entreprises qui possèdent une grande liquidité avec le dinar actuel», explique-t-il, dans un contexte marqué par un effondrement de la valeur de la monnaie nationale sur les marchés officiel et parallèle. Pour l’ancien secrétaire d’Etat, enfin, la tripartite de ce mercredi «a besoin de plus qu’une dispute entre différentes revendications, car elles deviennent plus complexes sous l’impératif du budget et la réduction des recettes financières de l’Etat».
Sarah L.

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