Le chanteur Idir dément toute accointance avec le mouvement séparatiste de Ferhat Mehenni

Le chanteur algérien d’expression kabyle, Idir, a démenti avoir rejoint le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), rejetant des rumeurs selon lesquelles il l'aurait rallié. Il réagissait à la polémique soulevée essentiellement par Algeriepatriotiquequi, dans une contribution parue samedi, avait reproché à l’auteur d’Essendousa propension à véhiculer les idées séparatistes du MAK, en refusant notamment de chanter en Algérie – Idir a chanté cette semaine devant son public en Kabylie – tant que la langue amazighe ne serait pas reconnue. Article qui a suscité une avalanche de commentaires s’inquiétant de ce qui s’apparentait à une grave dérive de la part d’un des plus grands ambassadeurs de la culture algérienne dans le monde. Cette controverse a coïncidé aussi avec les dernières sorties médiatiques de Ferhat Mehenni et la réaction d’Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la Présidence, qui a nommément accusé le chef du MAK à l’étranger d’intelligence avec Israël. Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, a déclaré, lors d’un point de presse animé à Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qu’il s’agit là d'«allégations», relevant qu'«il n’y a rien dans (sa) vie courante qui laisserait penser qu’il a rejoint le MAK». Il a affirmé, à cet effet, avoir «beaucoup de respect pour la personnalité algérienne dans sa pleine et entière expression». «Je n’ai pas appelé à rejoindre le MAK ni à soutenir qui que ce soit», a-t-il dit, jugeant qu’«il s’agit là d'un acte intime», selon des propos repris par l’agence officielle APS. «Je n'ai pas à m’immiscer dans ce genre d’histoires, car j’ai beaucoup de respect pour la personnalité algérienne dans sa pleine et entière expression et pour cette Kabylie que j’aime et qui fait partie de ma vie et de laquelle je ne peux me dissocier ou me départir», a-t-il soutenu. Idir a relevé qu’il n’a jamais donné une «image négative» de son pays et qu’il a toujours donné une «image aussi positive que possible de l’Algérie» en France, où il vit, ou partout ailleurs en Europe où il se produit. «Je n’ai jamais dit que je suis indépendantiste ou annoncé mon appartenance à un quelconque parti politique», a-t-il insisté, ajoutant : «Je ne tiens pas ce genre de discours parce que je place mon identité au-dessus de tous les partis». L'interprète de la célébrissime Avava Inouvaa déploré que la langue tamazight, promue au statut de deuxième langue nationale depuis 2002, «ne soit pas pleinement reconnue en Algérie en tant que langue officielle». «Si on aime mes chansons, on doit aimer mon identité, car mes chansons sont le fruit de mon identité», s'est-il défendu. A noter que le chanteur s’est affiché lundi dernier aux côtés de l’ex-président du RCD, Saïd Sadi, à Aït Abbas, dans la wilaya de Béjaïa, où ce dernier animait une conférence sur l’histoire de l’insurrection de 1871.
R. Mahmoudi

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