Des milliers de Tunisiens s’exilent en Algérie

La situation socioéconomique en Tunisie est telle que des milliers d’habitants affluent vers l’Algérie. Rongés par le chômage et la misère, ils viennent tenter leur chance dans un pays qui ne leur a jamais tourné le dos. Par groupes, ils pointent aux différents postes-frontières, sollicitant un séjour prolongé qui leur permettrait de mieux aborder leur avenir, qui reste encore incertain, et ce, après plus d’une année de la chute du régime Ben Ali. Les villes et villages algériens frontaliers connaissent un véritable rush de Tunisiens en quête d’emploi. Au poste frontalier de la commune de Heddada, dans la wilaya de Souk-Ahras, près d’une centaine de ressortissants de ce pays voisin y sont passés durant ce week-end. «Ils veulent entrer en Algérie, même s’ils finissent en prison. C’est clair qu’ils n’étaient pas heureux là où ils étaient», nous explique un habitant de cette commune. Pas moins de 10 000 Tunisiens se sont installés à l’est du pays depuis le début de la révolution du jasmin en janvier 2011. «Certains d’entre eux font des petits boulots, d’autres versent dans le commerce informel. Quand ils travaillent, c’est, en général, dans les chantiers du bâtiment, souvent sous-payés et sans être déclarés à la sécurité sociale», poursuit notre interlocuteur non sans regrets. «Mais ils ne se plaignent jamais, ils se montrent même reconnaissants envers l’Algérie qui les a accueillis en ces temps de crise», ajoute-t-il encore. L’instabilité dans laquelle est plongée la Tunisie affecte grandement son économie, en général, et le secteur touristique, en particulier. Le nouveau gouvernement peine à redresser la machine économique, surtout que la sécurité n’est pas totalement revenue dans le pays.
Samir Sadoud

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