Praticiens spécialistes : une grève cyclique de trois jours

Les praticiens spécialistes de la santé publique renouent avec la protestation sociale. Insatisfaits du sort réservé à leur plate-forme de revendications, les médecins spécialistes décident, ainsi, de recourir à une grève cyclique de trois jours à partir de ce dimanche. L’appel a été lancé par le Syndicat national des praticiens spécialistes (SNPSSP) afin de mettre la pression sur le ministère de la Santé qui feint d’ignorer la plate-forme de revendications déposée en juin 2010. Pour ce syndicat, cette grève constitue le dernier recours possible pour les praticiens spécialistes afin d’espérer de recouvrer leurs droits et défendre le système de santé publique et surtout assurer une prise en charge adéquate et efficace aux malades. « Nous rappelons que cette grève est maintenue devant l’absence de réponse quant à notre plate-forme de revendications qui date de près de deux ans », souligne le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Parmi les points figurant dans la plateforme de revendications, il y a l’amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d’imposition des primes et des indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes (35%), la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le ministère et le syndicat, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes et l’octroi d’un quota annuel de logements de fonction au profit des praticiens spécialistes. Le SNPSSP déplore « vivement » le non-respect du ministère de la Santé de ses engagements envers cette catégorie du personnel de la santé publique. Il dénonce, à cet effet, cette « attitude » qu’il qualifie de « fuite en avant ». Une attitude qui traduit, selon ce syndicat, « l’absence totale d’une quelconque volonté de dialogue avec le partenaire sociale ». Une attitude qui, est également, considérée comme « contradictoire » avec les instructions du chef de l’Etat en vue de consacrer un Etat de droit. Les praticiens spécialistes se disent déterminés à poursuivre leur long combat pour réhabiliter la place du spécialiste dans le secteur de la santé. Cette grève de trois jours devra être suivie d’un autre débrayage les 11, 12 et 13 mars. Si les praticiens spécialistes n’obtiennent pas un signal positif de leur tutelle, ils risquent de recourir à une grève illimitée à partir du 18 mars.
Sofiane Benslimane