FNA : guerre au sommet entre Moussa Touati et son frère Messaoud

Le FNA éprouve d’immenses difficultés à confectionner ses listes de candidature pour les législatives du 10 mai 2012. Et pour cause ! Des luttes fratricides sont apparues au grand jour entre les différents responsables de cette formation politique qui veulent s’imposer en têtes de liste ou, du moins, y assurer une place confortable. Dans cette guerre intestine, le bureau d’Alger du parti de Moussa Touati n’est pas épargné. En effet, algeriepatriotique.com a appris qu’une lutte acharnée oppose Moussa Touati au premier responsable du bureau de la capitale, Messaoud Touati, qui n’est autre que son propre frère. Ce dernier compte se présenter à cette joute électorale en tête de liste. Cette ambition politique n’est pas du tout appréciée par Moussa Touati qui compte, lui aussi, conduire la liste FNA à Alger. Une dualité qui a envenimé les relations entre les deux frères du fait qu’aucun d’eux ne veut lâcher prise.
Pour ce rendez-vous électoral, Moussa Touati veut vaincre le signe indien et être élu pour la première fois de sa carrière politique à la Chambre basse. En effet, Moussa Touati s’est présenté trois fois aux législatives en tant que tête de liste sans qu’il ne soit élu. Il s’est présenté deux fois à Médéa – sa région natale – puis à Alger en 2007, toujours sans succès. C’est dire que pour le premier responsable du FNA, il est hors de question qu’il essuie un autre échec. Des militants du parti, dont on ne peut pas jurer qu’ils soient du côté de son président, affirment que si Moussa Touati a souvent appelé à supprimer les indemnités des députés et à les remplacer par une simple allocation, c’est parce qu’il n’a toujours pas accepté ses échecs successifs à la course à la députation. L’autre élément – et non des moindres – qui a fait que les dissensions s’accentuent au FNA, c’est la nouvelle optique de Moussa Touati qui va à contre-courant de la ligne politique que s’était tracée son parti. Nous avons appris, en effet, que des directives auraient été données par Moussa Touati pour que les têtes de liste reviennent aux industriels et aux commerçants. Faut-il croire, alors, que le discours prôné par le FNA en faveur de la jeunesse et des couches sociales défavorisées était destiné à la consommation locale ? En tout cas, c’est ce que lui reprochent en premier lieu ses détracteurs et ceux qui conduisent la fronde au sein du FNA qui voient d’un mauvais œil ce glissement idéologique. A titre d’exemple, à Oran, la liste FNA sera conduite par Omar Fathallah Chaâbni, un grand commerçant dans le domaine de l’électricité connu dans tout l’Ouest. Il en est de même pour les wilayas de Tlemcen, Sétif ou encore Tébessa où des commerçants seront chargés de conduire les listes du FNA et, dans le même temps, «renflouer ses caisses», dit-on.
Adel Hakimi