Ennahdha veut imposer un régime théocratique en Tunisie

Dans un document versé par Ennahdha à la commission de rédaction de la nouvelle Constitution et rendu public par le journal tunisien El Fajr, le parti islamiste préconise de revenir aux «principes de l’islam». Même si le terme charia est soigneusement évité, il est toutefois proposé du pareil au même. Jugeons-en seulement à travers quelques extraits de ce document qui reflète la «vision» d’Ennahdha de ce que doit être la nouvelle Constitution tunisienne ! Il s’agit, selon ce document, de mettre en place «un système qui doit être reconnu comme un composant civilisationnel de premier ordre, comme une réalité politique et comme pouvoir dans les lois fondamentales de l’Etat, comme une présence dans l’éducation, la culture et une nécessité pour le développement économique (…). La religion est une méthode totale pour la vie qui touche à la vie des particuliers, des affaires de la famille, de la situation sociale, des fondements de l’Etat et des relations avec le reste du monde. (…) L’islam n’a jamais connu, ni dans ses textes ni dans son histoire, de séparation entre la religion et la politique ou entre le temporel et le spirituel. La politique est un catalyseur qui est promu au rang de culte. La religion ne peut être une affaire personnelle, mais une affaire publique et une façon de vivre. La séparation entre la religion et l’Etat contredit le message de l’islam et tout appel à leur séparation est une atteinte à la pensée islamique». Tout est dit ! Si le document évite de parler expressément de charia il n’évoque pas moins «une Constitution qui respecte le référentiel législatif ou tachriîste (التشريعية المرجعية), de manière à éviter la contradiction entre les principes du Coran et la sunna du Prophète». Quant aux «chances» de voir ce texte adopté, elles semblent, n’en déplaise aux démocrates tunisiens, bien réelles. Il faut rappeler en effet que le parti islamiste est majoritaire à l'Assemblée constituante sans compter ses alliés, le Congrès pour la République du président provisoire Moncef Marzouki et Ettakattol du président de l’Assemblée constituante, Mostepha Ben Jaâfar. A signaler enfin que les révélations du Canard Enchaîné, l’hebdomadaire satirique français, qui est revenu sur la réunion des «amis de la Syrie» organisée en Tunisie, continuent de susciter des vagues au sein de l’intelligentsia nationaliste tunisienne.
Aïcha K.
 

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