France : une campagne éclaboussée par les scandales

Médiapart, un site d’information, sur la foi d’un document en sa possession, vient de rappeler à la classe politique française un fait peu honorable qui éclabousse le président Sarkozy : le marchand d'armes Ziad Takieddine, organisateur en 2005 et 2007 des visites de Nicolas Sarkozy et de ses proches en Libye, aurait mis en place, en 2007, les «modalités de financement» de la campagne présidentielle du candidat de l'UMP par Kadhafi, en lien avec Brice Hortefeux, alors ministre des Collectivités locales, et Seïf al-Islam, fils du défunt dirigeant libyen. Un montant de 50 millions d'euros, une banque suisse et un compte à Panama sont évoqués dans ce document. Au début de l’agression occidentale menée par l’Otan contre la Libye, Seïf al-Islam avait carrément demandé à Sarkozy de rendre l’argent qui lui a été remis par Kadhafi. On disait que Kadhafi lui-même avait beaucoup de choses à faire connaître à l’opinion publique sur les cadeaux donnés à Sarkozy et à d’autres dirigeants occidentaux, et que c’est pour cela qu’il a été froidement exécuté alors qu’il avait été arrêté en vie.
Financement illégal de partis de la majorité ou de leurs campagnes électorales, pots-de-vin liés aux ventes d'armes, ce ne sont pas les scandales financiers qui manquent dans la vie politique française. On sait que l'ancien président Jacques Chirac a été envoyé devant le tribunal correctionnel et condamné pour une affaire d’emplois fictifs à l'époque où il était maire de Paris. Peu auparavant, l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua avait fait l’objet d’une condamnation à un an de prison ferme dans le scandale des ventes d'armes à l'Angola. Il y eut, aussi, le procès, qui a duré un mois, de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Le passé du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé est entaché d’un scandale de corruption.
Eric Woerth, ancien ministre et trésorier du parti présidentiel UMP, a été impliqué dans une affaire politico-fiscale liée à Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal. Ajoutons à cette énumération, le dossier «Karachi» sur des rétro-commissions en marge de contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite.
Finalement, les donneurs de leçons sont loin d’être irréprochables, bien au contraire.
M. M.
 

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