Menacera s’enorgueillit du soutien de l’ex-FIS et des «salafistes»

L’annonce est tombée comme la foudre, ce matin à l’hôtel Essafir d’Alger, où le leader du Front pour le changement (FC), Abdelmadjid Menacera, a tenu une conférence de presse à l’occasion de la clôture des listes des candidatures pour son parti et présenté son programme par la même occasion. C’est sur un ton arrogant que le transfuge du MSP a déclaré que des militants de l’ex-FIS étaient présents sur les listes de son parti. Se faisant leur avocat, Menacera a dit : «Nous acceptons tout Algérien qui veut le changement, sans distinction aucune.» Et d’ajouter : «Ils (les militants de l’ex-FIS, ndlr) jouissent de tous leurs droits civiques et ils seront les candidats du Front pour le changement et non pour tel ou tel parti.» Menacera ne s’arrête pas là. Il avouera qu’il jouit du soutien des «salafistes». «Ils ont été séduits par nos idées, notre programme et nous sommes fiers de leur soutien», a-t-il lancé, sans rougir. Le chef de file du FC a, par ailleurs, réitéré ses menaces «au cas où il y aurait fraude aux prochaines législatives», avant d’affirmer que «le boycott ne fera pas tomber le pouvoir».
Menacera ne dit pas, cependant, si ces mêmes «salafistes» et militants du FIS dissous lui pardonnent son passage éphémère et raté au gouvernement, lorsque, ministre, il se pavanait dans les allées de la résidence d’Etat de Moretti, protégé par les gendarmes contre tout risque d’attentat qui eût pu être fomenté contre sa personne, à l’époque, par ses soutiens d’aujourd’hui. Tout comme il ne dit pas si son parti compte suivre la voie des extrémistes tunisiens qui occupent la rue sans cesse et réclament l’instauration d’un régime théocratique, s’inspirant de ce même FIS dissous dont les appels au meurtre ont débouché sur dix années de sang et de feu.
Ce chef de parti zélé, qui a fait ses premiers pas en politique aux côtés de feu Mahfoud Nahnah, trahit la mémoire de l’autre fondateur du Hamas, le défunt Mohamed Bouslimani, égorgé par ces mêmes «salafistes» pour avoir refusé de légitimer le terrorisme par une fetwa.
Mohamed El-Ghazi
 

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