Le nord du Mali sous le contrôle des rebelles touareg

Les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad progressent au nord du Mali et contrôlent de nouvelles localités. Profitant de la situation chaotique à Bamako après le coup d’Etat déposant le président Amadou Toumani Touré et entraînant une démobilisation totale des troupes régulières, ce mouvement sécessionniste a pénétré dans la ville de Gao. Cette ville, considérée comme le dernier bastion de l’armée régulière malienne, est prise en tenaille par les forces rebelles. Sous les tirs d'armes lourdes, des rebelles sont entrés dans au moins trois des huit quartiers de Gao, située à un millier de kilomètres au nord-est de Bamako. L’importance de cette ville est dans le fait qu’elle abrite l'état-major de l'armée malienne pour toute la région septentrionale. Les combats se concentraient autour des deux camps militaires de Gao, où les forces gouvernementales se sont réfugiées pour résister aux assaillants, selon des témoignages concordants. Le Mouvement de rébellion a déjà pris le contrôle la ville d’Anéfis situé sur l’axe de la route nationale Gao-Kidal, abritant un bataillon militaire malien. C'est désormais l'essentiel du nord-est du pays qui est aux mains des rebelles touareg et de groupes islamistes qui mènent depuis la mi-janvier une   vaste offensive pour «libérer » les territoires de l'Azawad, berceau des Touareg. Seules les garnisons de Gao et Tombouctou restent encore sous contrôle gouvernemental. Le risque de voir tout le nord du Mali tomber sous le contrôle total des Azawad inquiète au-delà même des frontières maliennes. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) met en alerte une force d'intervention régionale de 2 000 hommes. Pour la Cedeao, il n’est pas question de voir le Mali écartelé. L'objectif recherché est de «préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali», a expliqué le président en exercice de la Cedeao, le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Selon lui, les rebelles touareg profitent de la situation que traverse le pays après le coup d’Etat. Il estime, ainsi, que «si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et  internationale, ils quitteront Kidal tout de suite». Il reste que l’alerte est donnée… et le Mali est menacé de partition.
Sofiane B. 
 

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