Péril islamiste : la France appelle l’Algérie au secours
Changement de ton chez le chef de la diplomatie française, dont les accointances pour le moins choquantes avec les extrémistes libyens, aux côtés du sioniste Bernard-Henry Lévy, ont étonné plus d’un. Maintenant que l’Otan a installé la guerre civile et conforté les salafistes tout autour l’Algérie, Alain Juppé se «repent» et souligne «l'importance de l'Algérie» : «Je ne perds jamais une occasion de dire à nos amis algériens à quel point il est important qu'ils jouent le rôle le plus actif possible dans la coordination de la réponse régionale» à Al-Qaïda. Notre pays n’est donc plus cet encombrant «fournisseur de mercenaires à Kadhafi» ou encore ce rocher sur lequel se fracassaient tous les efforts de «démocratisation du Monde arabe».
Depuis la tuerie de Toulouse, le gouvernement français redécouvre la menace islamiste et n’hésite pas à remettre en cause, subrepticement, ses positions qui se sont avérées par trop hasardeuses sur les mouvements fondamentalistes dans la région du Sahel, surtout en Libye, où l’intervention de l’Otan, voulue et obtenue par Alain Juppé, aujourd’hui désabusé et tourné en dérision, aura eu comme résultat la montée des djihadistes les plus radicaux.
Aujourd’hui, la situation au Mali fait encore davantage pencher les dirigeants français pour le langage de fermeté contre les mouvements islamistes. Ils en sont à craindre l’instauration d’une «république islamiste» dans un pays, le Mali, qu’ils considèrent comme leur chasse gardée et n’hésiteront pas à mobiliser autour d’eux pour obtenir une intervention internationale dans cette autre partie du monde ravagée par la guerre civile.
Dans un entretien à l'AFP, l’inénarrable chef de la diplomatie française a expliqué que la France entendait mobiliser contre le «péril islamiste» au Sahel et contre Al-Qaïda au Maghreb islamique, à la fois au niveau régional et au Conseil de sécurité de l'ONU. «C'est dans cet esprit que nous avons souhaité que le Conseil de sécurité s'exprime», a-t-il souligné. «Certains rebelles pourraient se contenter du contrôle sur les territoires du Nord. D'autres, avec Al-Qaïda, pourraient envisager de s'emparer de l'ensemble du territoire malien pour en faire une république islamiste», a encore affirmé le ministre français.
Ghania B.
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