Rapt en Kabylie : la population fait plier les ravisseurs

L’entrepreneur Omar Rabahallah, enlevé le 25 avril dernier à Maâtkas (Tizi Ouzou), a été libéré mercredi, tard dans la soirée, au grand bonheur de sa famille et de la population de cette localité. La nouvelle de sa libération, qui s’est répandue telle une traînée de poudre, n’a pas réfréné la mobilisation citoyenne contre les kidnappings. Au contraire. Le rassemblement de jeudi s’est tenu comme prévu, et les manifestants, venus de toutes les régions de la Kabylie, ont vivement dénoncé ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes dans cette région. Les habitants ont compris que sans leur forte mobilisation et leur solidarité avec la famille de la victime, les ravisseurs n’auraient pas libéré Omar Rabahallah et les autres otages dont le nombre s’élève, depuis 2005, à 68 cas. En mars dernier, un autre entrepreneur, Mokrane Belkessam, avait été enlevé. Cet exploitant d’une carrière dans la commune de Mekla, 25 km à l’est de Tizi Ouzou, a été également libéré après mobilisation. En décembre 2011, un médecin cardiologue a été kidnappé alors qu’il se trouvait dans son véhicule en compagnie de sa femme et de ses enfants. Sa libération a été rendue possible grâce aux actions entreprises par la population. Même s'il n’est pas toujours payant – on l’a vu dans bien des cas comme celui de cet entrepreneur enlevé à Aghrib, à une quarantaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou –, le soulèvement citoyen reste néanmoins la seule arme entre les mains des populations de la région pour faire plier les ravisseurs. Souvent liés aux groupes terroristes, ces criminels de tous bords ciblent les personnes nanties pour réclamer ensuite des rançons. Dans le cas de l'otage de Maâtkas, les ravisseurs n’ont formulé aucune demande. Ce qui laisse penser qu’ils n’ont pas eu le temps de le faire. Ils ont dû renoncer face à la colère des habitants. Une colère, faut-il le souligner, qui a été attisée par le dernier attentat terroriste perpétré à Mekla, 30 km au sud-est de Tizi Ouzou, causant la mort de quatre policiers. Les terroristes, qui se financent par le biais du racket et des rançons, ont toujours évité de s’attirer les foudres de la population. Mais là, la coupe semble pleine. D’autant plus que l’Etat n’a pas, jusqu’à présent, été en mesure de lutter efficacement contre ces pratiques criminelles.
Sofiane B.

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