RND : Rahmani veut renverser Ouyahia et se présenter en 2014
La crise s’exacerbe au RND. D’anciens ministres et des cadres du parti ont rejoint le mouvement de redressement conduit par le maire d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni, a-t-on appris d’une source interne au parti. Parmi ces mécontents qui se dressent contre Ahmed Ouyahia, Chérif Rahmani, ancien ministre de l’Environnement, actuellement député de Djelfa, Yahia Guidoum, ancien ministre et membre du conseil national, et Mustapha Berraf, ancien président du Comité olympique. Saïd Abadou, président de l’Organisation nationale des moudjahiddine, ferait aussi partie du mouvement, ajoute notre source, qui précise que Chérif Rahmani a exprimé sa volonté de succéder à Ouyahia à la tête du parti. Comment compte-t-il s’y prendre, le 4e congrès du parti n’intervenant que dans une année ? Les soutiens d’Ahmed Ouyahia restent tout de même nombreux. Mais les contestataires s'échinent à grossir leurs rangs. «Les contacts se poursuivent avec les autres membres du conseil national pour peser lors de la session ordinaire du parti prévue pour la fin du mois», souligne notre source selon laquelle Abdeslem Bouchouareb, chef de cabinet d’Ouyahia et désormais député d’Alger, aurait été approché. «En mauvais termes avec Seddik Chihab, président du bureau RND de la capitale, première cible des redresseurs, il aurait exprimé son soutien aux contestataires.» Le mouvement de redressement veut la démission du bureau politique du parti et la tenue d’un congrès extraordinaire pour élire de nouveaux responsables. Mis en difficulté après la défaite des législatives, Ahmed Ouyahia est cependant loin d'être battu. Au contraire, rassuré par son entourage et fort de son poste de Premier ministre, il continue de narguer les dissidents. Il compte en finir avec ce mouvement de contestation lors du prochain conseil national qu’il présidera les 31 mai et 1er juin à Alger. «Au cours de cette session ordinaire, il sera question de l’évaluation des résultats des élections législatives, l'examen du cadre réglementaire et juridique dans lequel s'est déroulé le scrutin et l'introduction de changements dans l'organisation du parti, que ce soit au niveau national ou celui des wilayas», estime notre source pour laquelle Ahmed Ouyahia tenterait plutôt de jouer la carte de l’apaisement en acceptant de faire son autocritique. Un exercice qui serait cependant périlleux pour lui, au regard de l’hostilité d’une partie des membres du conseil national. Une chose est sûre : Ouyahia, qui est loin d’avoir un tempérament de perdant, ne se laissera pas faire. La session ordinaire du conseil national risque fort de sortir de l’ordinaire…
Sonia Baker
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