Composition du nouveau gouvernement : ces bruits qui courent
Plusieurs sources indiquent que des enquêtes d’habilitation sont en cours qui concernent plusieurs cadres de l’Etat, en vue de leur participation au prochain gouvernement. Si les chroniqueurs ne cessent de s’interroger sur les raisons qui retardent la formation du nouvel exécutif, ces sources expliquent que les décideurs ne sont guère pressés de changer la composition de celui-ci pour plusieurs raisons. La première d’entre elles étant que le gouvernement, dans la structure actuelle du pouvoir en Algérie, a pour seule mission d’exécuter le programme du président de la République. Qu’importe, donc, le nom du ministre qui sera chargé de mener à terme un plan dont il n’est pas l’artisan. Or, il n’est un secret pour personne que l’essentiel du travail incombe aux fonctionnaires qui sont chargés d’accompagner les décisions politiques sur les plans légal et pratique. La deuxième raison, ajoutent nos sources, réside dans le fait que le Président veut «prendre tout son temps» pour préparer le pays à un nouveau mode de gouvernance dans le cadre duquel le gouvernement aura à jouer un rôle plus important à l’avenir. Pour ce faire, on apprend que les personnes concernées par les enquêtes d’habilitation n’appartiennent à aucun parti politique et occupent des postes purement techniques. On parle du wali d’Oran et du directeur actuel de la Télévision, entre autres, pour les portefeuilles de l’Habitat et de la Communication. On parle également du wali d’Annaba parmi d’autres hauts fonctionnaires. Autre raison de ce que certains considèrent comme un retard dans la formation de la nouvelle équipe exécutive, le sempiternel jeu d’influence, chaque sphère voulant placer ses hommes à des postes clés. Une pratique en cours depuis l’indépendance et dont les décideurs ont du mal à se défaire. Le Président, expliquent encore nos sources, s’il n’est pas obligé de nommer des ministres issus des partis politiques dominants, n’en est pas moins tenu de respecter le fameux équilibre régional pour éviter de s’attirer les foudres d’une région qui ne serait pas suffisamment représentée. «Il ne faut surtout pas croire que les réformes annoncées par Bouteflika soient de nature à révolutionner les mœurs politiques chez nous. L’héritage est trop lourd pour pouvoir tourner la page d’un demi-siècle de cooptation et de népotisme du jour au lendemain», relativisent nos sources.
M. Aït Amara
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