Un expert militaire algérien : «Le F-4 turc a violé l’espace syrien»

«N’importe quelle armée dans le monde aurait eu la même réaction que l’armée syrienne», a indiqué un expert militaire algérien, parlant de l’affaire de la destruction d’un avion de l’armée de l’air turque par la DCA syrienne. «Que le F-4 turc ait été équipé de missile ou non, cela ne change rien au fait que c’est un avion militaire conçu pour des missions de guerre», a ajouté l’expert algérien qui a requis l’anonymat. Pour lui, la preuve que cet avion a violé l’espace aérien syrien est flagrante : «La DCA syrienne a abattu l’aéronef à l’aide d’un système d'arme anti-aérien autopropulsé de type Shilka dont la portée ne peut dépasser 2 000 mètres», explique notre source. Ce qui veut dire que le F-4 turc volait au plus près des côtes syriennes et à une basse altitude. De plus, ajoute encore notre source, l’argument selon lequel l’avion n’était pas armé de missiles est absurde, puisqu’un appareil de ce type est encore plus dangereux lorsqu’il porte à son bord une caméra pour espionner une zone ciblée, «ce qui a l’air d’être le cas», souligne l’expert militaire algérien, qui explique : «Un missile ne peut détruire qu’une cible, tandis que qu’une caméra embarquée sur un avion de reconnaissance a pour mission de désigner un ensemble de cibles pour des attaques à venir», observe-t-il. Cette hypothèse est d’autant plus plausible que les autorités politiques et militaires turques se fourvoient, depuis cet incident, dans des explications contradictoires, voire farfelues parfois. Ainsi, une première réaction d’Ankara faisait état d’une attaque contre un de ses avions qui volait au-dessus des eaux internationales, avant de revenir sur ses propos et de déclarer, par la voix du président Abdullah Gül, que l’avion avait «sans doute violé l’espace aérien syrien» par erreur. La dernière version turque, appuyée par l’Otan, indique que l’avion, dont l’épave n’a pas encore été repêchée, a été abattu alors qu’il faisait demi-tour, ce qui prouve à demi-mot qu’il a réellement survolé une zone relevant de la souveraineté syrienne. «En tout état de cause, conclut notre source, qu’un avion militaire s’approche aussi près d’un pays en état de guerre – le président syrien lui-même vient de le déclarer –, est en soi un acte hostile, sachant que l’armée syrienne est sur le qui-vive et que l’ordre de la hiérarchie, dans ce genre de situation où règne la confusion, est de tirer à vue sur tout ce qui peut représenter une menace contre l’intégrité territoriale d’un pays, quel qu’il soit».
Sarah H.
 

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