Le salut dans la planche à billets

Sans attendre que le doute soit levé sur le premier jour du mois de Ramadhan, la ruée vers les marchés a commencé comme un rituel incontournable. Pendant quelques semaines, rien ne passera avant la consommation alimentaire propre à cette période de jeûne. Ce n’est pas nouveau, l’annonce du Ramadhan a pour effet de geler toute activité professionnelle autre que le commerce, quelle que soit la saison et encore plus, quand il tombe en été, propice au farniente. Les regards de tous se tournent vers le marché ; les uns, citoyens ordinaires, pour constater la hausse anormale des prix des produits alimentaires avant d’être obligés de les acheter, et les autres, spécialistes des statistiques, pour calculer l’inflation et en donner l’explication classique qui met sur le dos de la loi de l’offre et de la demande la spirale inflationniste démentielle. Après les hausses substantielles de salaires, entre 8 et 20 milliards de dinars sont retirés chaque jour de la poste par les détenteurs de CCP pour leurs achats. Pendant le mois de Ramadhan, l’essentiel de ces sommes vont à la consommation de produits alimentaires, c'est-à-dire au marché. On sait qu’une partie dérisoire de l’argent retiré retourne aux banques, d’où une crise de liquidités aux guichets des chèques postaux. Selon certaines sources, le recours à la planche à billets serait inévitable.
Ramdane Ouahdi