Ould Kablia : «Il n’est pas question de dissoudre la garde communale»

Après plusieurs jours de rumeurs persistantes, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, assure qu’il n’y a aucune volonté de l’Etat de dissoudre le corps de la garde communale. «Je puis vous assurer qu’il n’y a aucune décision présidentielle visant à dissoudre la garde communale», a-t-il déclaré aujourd’hui à notre confrère arabophone El Bilad, qualifiant dans ce sens les informations rapportées par certains organes de presse de «surenchère» médiatique. Le ministre de l’Intérieur a indiqué au même journal que le gouvernement œuvre «sérieusement» à trouver une solution définitive aux problèmes soulevés par ce corps. Il estime cependant que certaines revendications des gardes communaux, comme celle relative à une prime de départ de 5,4 millions de dinars, ne peuvent pas être satisfaites. Cela, tout en affichant la disponibilité de son département à prendre en charge, en plus de ce qui a été déjà accepté, de quelques «petites revendications». Cette sortie médiatique d’Ould Kablia intervient au moment où les gardes communaux sont totalement désespérés et surtout convaincus que ce corps va être dissous. D’ailleurs, depuis hier samedi, la colère est encore montée d’un cran chez des dizaines de milliers de gardes communaux qui se trouvent en sit-in permanent dans un champ situé à l’entrée de la ville de Boufarik, dans la wilaya de Blida. «Tant qu’il n’y a pas d’actes concrets, nous continuerons à croire à ces rumeurs. Nous pensons que derrière l’immobilisme des responsables du secteur, se cache quelque chose qui n’est sûrement pas en notre faveur. Ils ne veulent rien nous dire pour nous prendre de court», a déclaré à Algeriepatriotique un des délégués de la wilaya de Boumerdès, qui compte sur la forte mobilisation des concernés pour défendre leurs droits et intérêts. Pour ce délégué, comme pour bien d’autres, les pressions mises sur les gardes communaux pour remettre leurs armes est un «premier pas» vers cette dissolution qui ne dit pas son nom. «Dans notre wilaya, il y a des centaines de gardes communaux qui ont été contraints de remettre leurs armes au risque de subir de lourdes sanctions. Que peut signifier cela si ce n’est une manière de les mettre à la porte ?» se demande-t-il, avant de dénoncer ces «pratiques sournoises» des autorités en charge du dossier. «On nous a trouvé quand le terrorisme menaçait les fondements mêmes de l’Etat. Nous avions servi et défendu vaillamment et fièrement notre patrie. Et, aujourd’hui, voilà comment on nous remercie», lâche un autre garde communal, dépité. D’autres délégués expriment le même sentiment «d’abandon et d’injustice» et estiment qu’ils méritent «beaucoup mieux» qu’un tel traitement après près d’une vingtaine d’années passées à lutter contre le terrorisme dans des conditions difficiles et au péril de leur vie. Selon les chiffres recueillis auprès des représentants de ce corps, près de 4 000 gardes communaux ont été désarmés ou ont remis leurs armes. Au nombre de 94 000, les gardes communaux ne comptent cependant pas baisser les bras, assurent-ils.
Sonia B.
 

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