Les jeunes Maliens s’insurgent contre la loi imposée par les intégristes

Des jeunes de la ville de Gao, au nord du Mali, ont vivement protesté lundi contre la décision de punir d'amputation de la main un jeune présumé voleur. La protestation a vite dégénéré, se transformant en un terrible affrontement entre les jeunes en colère et les islamistes armés qui contrôlent cette ville depuis quelques mois et tentent par tous les moyens d'instaurer la loi islamique comme mode de gouvernance, déclarant la démocratie «kofr». Ces heurts violents, qui ont duré toute la journée, se sont soldés par une dizaine de blessés. Selon une source hospitalière, citée par la presse malienne, six personnes ont été blessées dans les échauffourées, dont un journaliste qui a été passé à tabac par les intégristes pour avoir parlé de l'amputation prévue. Ces manifestations, qui ont rassemblé plusieurs centaines de jeunes, sont les premières du genre depuis la lapidation d'un couple pour adultère. Ces protestations ont contraint les islamistes à repousser l'exécution de la peine retenue contre ce présumé voleur qui n'a jamais été jugé. Gao est sous le contrôle du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, un groupe islamiste armé soutenu par l'organisation intégriste Ansar Dine et Aqmi. A elles trois, ces organisations occupent les deux-tiers du Mali et œuvrent à l'instauration de la charia et à la création de tribunaux islamiques comme en Somalie.
Des femmes militaires protègent leurs époux de représailles
Des dizaines de femmes de militaires maliens se sont dressées contre des soldats venus arrêter leurs époux, accusés d’avoir été des partisans de l’ancien président déchu Amadou Toumani Touré. Armées jusqu’aux dents, ces femmes ont barré la route à un convoi militaire envoyé par la junte au pouvoir pour ce faire. Elles ont occupé les principaux axes routiers menant vers la ville de Bamako. Ces femmes soldates disent «réprouver cette manière de faire qui ne fera qu’alimenter la haine entre Maliens au moment où le pays a besoin d’union». Elles lancent un avertissement aux forces militaires en déclarant qu’elles n’hésiteraient pas à kidnapper toute personne qui viendrait arrêter leurs maris. Cette action est unique dans son genre dans ce pays qui s’enfonce dans la crise à la fois politique et sécuritaire.
Sonia B.
 

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