Le FFS perd vingt-cinq autres militants, Aït-Ahmed impotent

Les démissions en cascade se poursuivent au Front des forces socialistes dans un contexte de crise interne inédite qui ne connaît toujours pas son épilogue. Des cadres et élus locaux claquent la porte à Tizi Ouzou, dénonçant la «déviation» du parti de sa «ligne fondatrice». En tout, 25 militants quittent le plus vieux parti de l’opposition. La plupart d’entre eux font partie de la section des Ouadhias. Dans une déclaration rendue publique dimanche, ces militants motivent leur action par «le brusque revirement stratégique opéré par l’actuelle direction nationale, la marche forcée vers la participation aux dernières législatives que l’appareil du FFS a fait prendre au parti, considérant que c’est une potion amère difficile à digérer pour les militants et les cadres sincères». Avec des termes virulents, ces militants accusent la direction nationale du parti d’avoir privilégié des personnes «serviles et proches des détenteurs du pouvoir réel» dans le choix des candidats à la députation, citant le cas du député élu tête de liste FFS à Tizi Ouzou. Les signataires de la déclaration regrettent également l’absence de dialogue de la part de cette direction vraisemblablement honnie par une bonne partie des militants de base. Celle-ci, notent-ils, se mure dans un silence suspect, rejetant toute tentative de débat et de discussion pour sortir le parti de cette crise qui a été le feuilleton de l’été et qui semble s’éterniser au vu du mécontentement grandissant de nombreux militants. «Le FFS qui prône la démocratie n'est même pas en mesure de l'appliquer», s’insurgent ces militants. D’après eux, la direction actuelle menée par Ali Laskri a adopté «une politique de tyrannie faite de menaces de manœuvres et de sanctions au mépris de toutes les règles d'éthique». A quelques semaines des élections locales, le parti s’enlise davantage dans une crise interne sans précédent depuis sa création au lendemain de l’indépendance. Les militants disent s’être résignés à la démission après l’échec de toute initiative visant à «revenir à la normalité». «Malgré tous nos efforts consentis en vue de rétablir un ordre serein ainsi qu’une pratique de débat propre et décisif au sein de notre famille politique, nous sommes mis face à une situation de blocage générée par un autisme viscéral affiché par la direction nationale, laquelle se complaît dans un autoritarisme parental sans égal, contraints, non sans amertume, à la démission collective du FFS», expliquent-ils. Cette situation de crise est accentuée par les rumeurs qui circulent sur le mauvais état de santé du président du FFS, Hocine Aït-Ahmed, qui ne jouirait plus de toutes ses facultés physiques et mentales pour diriger cette plus grande formation de l’opposition, selon des indiscrétions.
Sonia Baker
 

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