Entreprises publiques : ce que Rahmani et Sidi Saïd se sont dit

La relance du secteur public industriel sera le principal axe de la politique du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani. C’est du moins ce qui est ressorti de sa rencontre, la semaine dernière, avec le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. Selon une source proche de l'UGTA, le tout nouveau ministre de l’Industrie a affiché, lors de ce tête-à-tête, sa volonté de relancer le secteur industriel public, estimant qu’il dispose encore d’un potentiel non négligeable pour le développement de l’économie nationale. Pour ce faire, le nouveau responsable du département hérité de Benmeradi a demandé aux quatorze fédérations affiliées à l’Union générale des travailleurs algériens et représentant le secteur public industriel d’élaborer des plans de charge à remettre dans les plus brefs délais. Rahmani semble ainsi mû d’une volonté de relancer ce secteur moribond et sinistré que l’Etat a maintenu en vie à coups de plans d’assainissement et d’aides dont les résultats restent modestes. Cette politique s’inscrit dans une stratégie globale qui vise à créer une vingtaine d’entreprises dans les Hauts-Plateaux et le Sud pour absorber le chômage. Les secteurs ciblés sont, entre autres, la métallurgie, la mécanique, la pétrochimie, l'agroalimentaire, le textile et la sidérurgie. Ce n’est pas la première fois que l’Etat tente de relancer le secteur public industriel. Abdelhamid Temmar avait en son temps annoncé l’élaboration d’une stratégie industrielle qu’il présentait comme étant la clé de la relance de l’économie nationale, mais la mise en œuvre de celle-ci n’a jamais été concrétisée sur le terrain. Le gouvernement précédent a également essayé de motiver les gestionnaires des entreprises publiques en révisant la réglementation pour dépénaliser l’acte de gestion, mais cela n’a pas eu l’effet escompté et n’a pas libéré l’esprit d’initiative des chefs des entreprises publiques qui restent soumis à des procédures handicapantes contrairement à ceux du secteur privé. Autant dire que les pouvoirs publics étaient en panne d’idées pour ce qui est de la redynamisation du secteur économique public. Reste à savoir si Chérif Rahmani a une réelle volonté de donner un second souffle au secteur public ou s’il s’agit juste d’un effet d’annonce qui ne sera pas suivi d’actes ?
Sonia B.
 

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