L’arrestation de Yacine Zaïd : symptôme de l’arbitraire

Par Soufiane Djilali*
Il est étrange, en ces moments de tensions régionales d’une part et d’une volonté affichée de remise en ordre des affaires de l’Etat avec le nouveau gouvernement d’autre part, qu’une arrestation spectaculaire d’un militant syndicaliste et des droits de l’homme intervienne aussi brutalement.

Par Soufiane Djilali*
Il est étrange, en ces moments de tensions régionales d’une part et d’une volonté affichée de remise en ordre des affaires de l’Etat avec le nouveau gouvernement d’autre part, qu’une arrestation spectaculaire d’un militant syndicaliste et des droits de l’homme intervienne aussi brutalement.
Comme depuis plusieurs années, le pouvoir émet sans cesse des signaux contradictoires envers la société. Officiellement, nous sommes entrés au moins depuis le 15 avril dans l’ère des réformes, de l’ouverture démocratique et des échéances électorales avec en prime la légalisation de dizaines de partis. Cependant, sur le terrain, les jeunes et d’autres franges de la société sont durement réprimés s’ils s’aventurent à manifester pour leurs droits, pour exprimer leurs difficultés ou leur désarroi.

Dans le climat de suspicion qui se propage dans le pays, les Yacine Zaïd sont beaucoup trop nombreux. A travers tout le territoire, une répression insidieuse et visant particulièrement les hommes et les femmes engagés pour une cause, qu’elle soit politique, syndicale ou relevant des droits de l’homme, sont particulièrement concernés. Le pouvoir veut ainsi dissoudre toute contestation sérieuse en s’en prenant aux individus les plus actifs.

Il n’est bien entendu pas exclu que certaines personnes, ici ou là, agissent en fonction d’agendas étrangers. Dans le cas de Yacine Zaïd, nous avons pu confirmer directement l’intégrité, l’honnêteté et la loyauté de la personne pour son pays. Nul argument du type « manipulation de l’étranger » ne peut être avancé dans son cas, comme dans celui de trop nombreux citoyens subissant la répression d’ailleurs.

Nous aurions aimé voir l’action des autorités sur le terrain pour sécuriser les citoyens, protéger leur vie et leurs biens avec autant de célérité et d’efficacité. Trop souvent, les simples citoyens sont abandonnés au triste sort que leur réserve toute une faune de délinquants sans intervention de l’Etat. En cette veille de la commémoration du 5 Octobre 1988, l’Algérie a plus que jamais besoin d’un Etat fort, capable d’assurer la sécurité des citoyens, pas des actions spectaculaires contre celles et ceux qui militent pacifiquement pour leurs droits et leurs convictions.
Alger, le 04.05.2012
* Président de Jil Jadid.
 

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