Le Festival de Cordoue commémore l’indépendance de l’Algérie
A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, le Festival du cinéma africain de Cordoue-FCAT a présenté à la Maison arabe Casa Araba une rétrospective du cinéma algérien. Nommée «l'Algérie, 50 ans après l'indépendance: les principales œuvres cinématographiques», la rétrospective comporte une sélection de dix films des 50 dernières années du pays qui fut le moteur du nouveau cinéma arabe. Modérée par le critique de cinéma Alfonso Crespo, la présentation s'est déroulée dans le cadre d'une table ronde sur les dernières années depuis l'indépendance du pays. Merzak Allouache et Djamil Beloucif, réalisateurs algériens, et le critique de cinéma Samir Ardjoum ont participé à la table ronde. La cérémonie a été présentée par le directeur général de la Casa Áraba, Eduardo López Busquets, la gérante de la Fondation Trois Cultures, Elvira Saint-Gerons, et la directrice de programmation du FCAT Cordoue, Marion Berger.
Parmi les films qui seront projetés jusqu'au samedi prochain dans le cadre du festival, citons les remarquables Omar Gatlato et Bab El-Oued City de Merzak Allouache. De plus, le dernier film d'Allouache, El-Taaib (Le repenti), est en compétition dans la section officielle «El Sueño Africano» (Le rêve africain). La rétrospective accueillera également le dernier travail de Malek Bensmaïl, l'un des pionniers de la nouvelle vague de réalisateurs algériens. Bensmaïl analyse avec le documentaire La Chine est encore loin l'histoire algérienne à partir d'une chronique sur les premières victimes civiles de la guerre qui a abouti à l'indépendance du pays en 1962.
Actuellement, et malgré le fait que le cinéma algérien est virtuellement inexistant à cause du manque de structures de production et de réseaux de distribution, cette nouvelle génération de réalisateurs autodidactes et cinéphiles lui apportent un nouveau souffle avec pour but la consolidation des cinématographies algériennes et son rayonnement dans le reste du monde. Leurs films audacieux sont le reflet d'une jeunesse appartenant à l'après-guerre, qui manque de références mais motivée par l'urgence de faire savoir qu'elle existe, faisant ainsi qu'on connaisse l'Algérie d'aujourd'hui.
Durant les prochains jours, d'autres films appartenant aux réalisateurs qui font partie du mouvement nommé «second souffle du cinéma algérien» seront projetés, comme Dans le silence je sens rouler la terre réalisé par Mohamed Lakhdar Tati.
Le Festival du cinéma africain de Cordoue-FCAT, qui fête sa neuvième édition du 13 au 20 octobre, accueille également dans la section «Rétrospectives» le cycle «Cine y Urbe» (Le cinéma et la ville) qui explorera la ville africaine à travers le cinéma, ainsi que «La petite filmothèque d'Abderrahmane Sissako», dans laquelle cinq films sélectionnés par le réalisateur mauritanien sont présentés.
C. P.