Le dialogue avec Ansar Dine et le MNLA «inévitable», selon Bamako

Les autorités de transition maliennes semblent avoir compris que la résolution de la crise dans laquelle patauge le pays depuis mars dernier passe inévitablement par le dialogue. Ce qui était un appel pressant de pays voisins comme l’Algérie et le Burkina Faso devient désormais une «conviction» des responsables maliens à Bamako. «Le dialogue est inévitable, les gens qui composent le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) ou Ansar Dine sont nos compatriotes», déclare aujourd’hui à Ouagadougou le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra à l’issue d’un entretien avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur pour l'Afrique de l'Ouest dans la crise malienne. Un signe d’une prise de conscience de la complexité de la situation qui ne peut se contenter de la seule option militaire que la France veut imposer. Ansar Dine et le MNLA, qui négocient actuellement avec Compaoré, ont fait récemment une offre de dialogue à Bamako pour sortir de la crise. En gage de bonne volonté, Ansar Dine s’est démarqué d’Aqmi et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) et s’est même proposé de participer à combattre ces deux groupes terroristes. Diarra a souhaité que les conditions d'un dialogue soient réunies le plus rapidement possible. Il ne s'est toutefois pas avancé sur un calendrier et n'a pas dit quand Bamako comptait installer la structure promise pour le dialogue. Selon lui, le futur dialogue, censé aboutir à une paix durable et une société traitant à égalité les communautés ethniques, permettra de distinguer les revendications légitimes de celles qui ne le sont pas. «Ces discussions ne concerneront pas les terroristes et les narcotrafiquants qui, pour la plupart, ne sont pas des citoyens maliens», a-t-il insisté. Alors que le plan de l’intervention militaire élaboré par la Cédéao attend l’aval du Conseil de sécurité, l’Algérie continue d’œuvrer pour l’aboutissement de la «solution politique» pour éviter un drame humanitaire au Nord-Mali. Pour le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, il n’est jamais trop tard pour utiliser les moyens pacifiques pour restaurer la paix, la sécurité et l'intégrité territoriale du Mali. Dans une allocution prononcée à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'adhésion de l'Algérie à l'Onu, Medelci a réaffirmé l'attachement «privilégié» de l'Algérie au dialogue. Il a ajouté qu'une lutte «implacable» doit être menée contre les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique et du Mujao.
Sonia Baker
 

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