Intervention au Mali : Paris se rapproche de la position algérienne

L’intervention militaire au Nord-Mali s’éloigne au fil du temps. La France, qui est en première ligne de défense de cette option belliqueuse pour pacifier le nord de ce pays en crise depuis mars dernier, commence à mettre de l’eau dans son vin. Par la voix de son ambassadeur à Bamako, elle estime que ni la communauté internationale ni l’armée malienne ne sont «prêtes». S’exprimant lors d’une rencontre sous le thème «La politique française au Sahel : cas du Mali», Christian Rouyer, ambassadeur de France dans ce pays, a de nouveau exclu cette option, hier dans la capitale malienne. «L’armée malienne n’est pas prête pour une intervention militaire, même la communauté internationale n’est pas prête», a-t-il mis en garde. Pour ce diplomate français, il n’y a aucune date fixée ou envisagée pour une intervention au Nord-Mali. Il ira encore plus loin en qualifiant de «démagogues» ceux qui s’aventurent à avancer des dates pour une telle opération. La vérité est que, selon lui, rien n’est prêt pour ce faire. L’ambassadeur de France considère que le Mali ne doit pas compter en premier lieu sur la France. D’après lui, ce sont d’abord les pays du champ (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) qui doivent agir. Leur action sera appuyée ensuite par des pays comme la France et par ricochet l’Union européenne. Fini donc le va-t-en guerre affiché au début de cette crise. La sortie de l’ambassadeur de France vient ainsi contredire les assurances du président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, qui a affirmé récemment que «la libération du nord du pays n’est qu’une question de temps et que le calvaire des populations vivant sous occupation ne sera qu’un mauvais souvenir, très prochainement». La France a dû en effet recentrer sa position après le rapport du secrétaire général des Nations unies qui a mis en avant l’impossibilité d’une intervention dans l’immédiat au Nord-Mali. Une position déjà soutenue par l’Algérie, appuyée par les Etats-Unis et par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahel, Romano Prodi, mais vivement critiquée par certains médias maliens qui accusent notre pays de forcer la main à Ban Ki-moon et aux dirigeants européens pour écarter définitivement toute option militaire.
Sonia B.
 

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