Bouhadef et Zenati : «Il n’est plus possible de reparler de réconciliation»

«Le moment est d’une rare gravité. Il appelle à un sursaut patriotique tant en Algérie que dans l’ensemble du continent africain. Les expériences postcoloniales ont abouti à des désastres», écrivent, dans une déclaration commune, Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire du FFS, et Djamel Zenati, qui animent le Mouvement pour l’alternative démocratique (MAD), créé récemment. Ces deux hommes dissidents du FFS, connus sur la scène nationale, s’expriment quelques jours après l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas. Ils ne cachent pas leur crainte pour la stabilité du pays. Zenati et Bouhadef condamnent vivement cette attaque terroriste, s’inclinent devant la mémoire des victimes et expriment leur solidarité avec leurs familles. Une attaque qui constitue, selon eux, «une menace directe» pour l’Algérie. Elle «dévoile l’ampleur du désastre dans lequel baigne notre pays». «Au-delà de son caractère spectaculaire et dramatique et des interrogations légitimes que peut susciter une telle violation d’un site hautement sécurisé, cet événement intervient dans un contexte national, régional et international particulier», soulignent-ils, affirmant que «l’Afrique est aujourd’hui livrée aux appétits des blocs mondialistes et autres marchands de la misère et de la mort». Les deux politiciens considèrent que cette attaque signe de fait, sur le plan interne, «la fin de la politique de la réconciliation nationale» longtemps présentée comme une solution à la crise sécuritaire connue durant les années 1990. Pour eux, avec une frappe terroriste ciblant un site gazier hautement stratégique, il n’est plus possible de reparler de réconciliation. Ils dénoncent également les errements de la diplomatie algérienne. «Empêtrée dans des manœuvres diplomatiques douteuses et des partenariats suspects, l’Algérie a fini par perdre son statut de puissance régionale incontournable», relèvent-ils. Selon eux, «l’Afrique meurtrie, appauvrie et humiliée ne peut subir davantage le diktat des uns et des autres». Elle a besoin de paix, de stabilité et de plénitude. «Toutes les consciences sont interpellées», insistent-ils dans leur déclaration, tout en appelant les Algériens à poursuivre le combat pour la liberté et la dignité humaine. Un combat indissociable de la lutte contre les autoritarismes quels qu’ils soient.
Sonia B.

 

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