Un rapport parlementaire français dévoile la véritable raison de l’intervention de la France au Mali
Un rapport parlementaire français consacré à l'intervention militaire française au Mali vient de fournir quelques révélations sur les intérêts de la France dans la région qui ont dicté, selon le document, le déclenchement de l’opération Serval, le 13 janvier 2013, contre les factions islamistes en route vers Bamako. Le rapport, qui met l’accent, notamment, sur «une intervention justifiée confirmant la capacité des forces françaises et révélant les faiblesses de l’Europe de la défense», note, en effet, que «les intérêts européens et français en jeu se sont combinés avec l’appel au secours d’un pays central en Afrique de l’Ouest pour justifier pleinement l’intervention française». Le rapport parlementaire français évoque par ailleurs l’importante présence de ressortissants et d’entreprises françaises dans cette région, en particulier, et en Afrique en général pour légitimer cette intervention militaire française. Selon ce document, 6 000 Français et 1 000 Européens résident au Mali, alors qu’ils sont 35 000 Français dans la bande sahélo-saharienne et 80 000 pour toute l’Afrique de l’Ouest. Pour le continent africain, il existerait selon les estimations, quelque 200 000 ressortissants français qui y vivent et travaillent. «De très nombreuses entreprises françaises y exercent des activités», insiste le document élaboré par la commission parlementaire. Sur le plan purement stratégique, le rapport parlementaire ne perd pas de vue les prévisions démographiques et économiques de l’Afrique pour les décennies à venir. «La France ne peut se désintéresser de l’Afrique qui est depuis des décennies sa profondeur stratégique, qui sera demain plus peuplée que l’Inde et la Chine (en 2050, l’Afrique aura 1,8 milliard d’habitants, contre 250 millions en 1950), qui recèle la plupart des ressources naturelles, désormais raréfiées, et qui connaît un décollage économique certes inégal mais sans précédent, qui n’est plus seulement porté par l’envolée du cours des matières premières mais aussi par l’émergence d’une véritable classe moyenne», estiment, surtout, les rédacteurs du rapport.
Amine Sadek
Comment (7)