Ils s’en «foot»

Les automobilistes qui se trouvaient, par malheur, hier, du côté du stade du 5-Juillet, au moment des échauffourées provoquées au niveau des guichets, ont eu la peur de leur vie. Les plus chanceux ont pu rebrousser chemin. Cette information, au demeurant banale dans notre pays, relève du fait divers, mais prise dans le contexte national marqué par la maladie du Président, elle prend un sens politique. Elle montre le désintérêt de la rue par rapport à l'accident vasculaire cérébral du Président, bien que la maladie puisse paraître grave et que cela risque de peser sur la situation générale du pays. Pendant que les médias parlent de la maladie du Président, que les autorités rassurent et que les analystes se perdent en conjectures, les rues d'Alger, barrées de banderoles géantes, vivent au rythme des «hymnes aux clubs» USMA et MCA. Cette situation scelle définitivement la dichotomie entre gouvernants et gouvernés, qui existait, certes, de longue date mais l'affaire Khelil a achevé de détruire le peu de confiance qui subsistait encore chez le citoyen envers le pouvoir et plus particulièrement le Président. Heureusement, la rue n’est pas toute l’Algérie. Les commentaires autour des informations sur la santé du président Bouteflika, publiés par Algeriepatriotique, montrent que tout le monde n’est pas indifférent à cette situation, mais il s’agit là de la partie la plus consciente de la population, l’élite en quelque sorte. Pour le reste, la grande masse, la gestion de l’Etat ne préoccupe personne. Le spectacle est dans la rue : l’état d’esprit est à la Coupe d’Algérie et la seule chose qui intéresse les supporters, c’est le billet d’entrée pour la finale.
Karim Bouali
 

Comment (2)

    Anonyme
    29 avril 2013 - 18 h 40 min

    ya rajel , on en s’en fooute
    ya rajel , on en s’en fooute , moi je me sens pas concerner , mon quotidien est plein de probleme , rien ne marche, le president , je viens de lire quil malade , je pense quil ete tjr malade , pourkoi aujourdhui cq pose probleme

    maleh
    29 avril 2013 - 9 h 50 min

    Nous sommes nombreux à ne pas
    Nous sommes nombreux à ne pas avoir attendu l’éxclatement des affaires de corruption pour prendre nos distances avec le régime. Le pouvoir est un tout pas forcément mono-bloc dans sa structure, mais homogène dans l’odeur qu’il dégage malgré la diversité des origines de chacune des constituantes dudit pouvoir.

Les commentaires sont fermés.