Ministères ou partis ?
Le ministre de la Communication a-t-il voulu démissionner de son poste en signe de protestation contre les «injonctions» visant des militants de son parti qu’il a voulu placer à des postes de responsabilité au niveau de son ministère ou par aveu d’échec ? Car si c’est pour exprimer sa solidarité avec les cadres qui ont été forcés à démissionner récemment, comme l’ancien animateur de télévision Slimane Bekhlili, ce serait un précédant grave. Donner la primauté aux intérêts du clan ou du parti, à ce niveau de responsabilité, augure d’une dérive dangereuse. Et on imaginerait bien la situation si cela se généralisait. C’est bien malheureusement le cas. D’autres portefeuilles ministériels sont aussi concernés par ce qui s’apparente à un vrai scandale politique, comme ceux que dirigent Amar Ghoul et Amara Benyouynès qui, à la différence des autres ministres de «l'ancienne école», ne s’en cachent pas. Ils limogent à tour de bras pour placer des cadres de leurs partis respectifs, comme si un ministère était une structure partisane. Mais il faut dire que c’est une très vieille méthode, héritée du temps du parti unique, que les nouveaux partis ne font que perpétuer au nom de la politique dite de la participation qu’ils confondent avec la politique de l’entrisme. Une méthode qui a permis, par exemple, à un parti islamiste comme le MSP, même après avoir quitté le gouvernement, de garder le monopole sur le secteur de la pêche depuis plus de quinze ans. Cette pratique est tellement ancrée dans les mœurs qu’il faudrait du temps pour l’éradiquer. Il est grand temps que le pays instaure de nouvelles mœurs politiques et redéfinisse totalement la conception de l’action politique. Ce n’est pas demain la veille.
R. Mahmoudi
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