L’épicentre du mal

Par M. Aït Amara – Le fort séisme ressenti quelques minutes à peine après le s’hor (dernier repas avant le jeûne) est un signe révélateur, diraient les fatalistes. C’est un message divin pour nous secouer, nous sortir de notre inertie. Depuis le début du Ramadhan, les mines sont austères, les airs patibulaires, les visages défaits, les nerfs à fleur de peau. «Il faut que ça bouge !» s’est écrié, pas plus tard qu’hier, un voisin. Et ça a bougé ! Il y a quelque chose de bien dans les tremblements de terre ; ils réveillent les consciences endormies, transforment la vanité en peur et réfrènent la goinfrerie. Mais les séismes ont aussi un côté néfaste. Outre qu’ils tuent, ils stimulent les faux-semblants. Il n’y a pas de doute que les pratiquants sincères devront se rendre à la mosquée un peu plus tôt que d’habitude aujourd’hui, car ils y trouveront un encombrement monstre. De même que les ventes de foulards «islamiques» (antisismique ?) vont exploser. Mais cet affolement ne durera que quelques jours, le temps que les choses redeviennent «normales» et que nous retournions à notre douce paresse et à nos grommellements face à nos plaisirs inassouvis de ce bas-monde. Aujourd’hui, et pendant quelques jours, il y aura plus de monde à l’entrée des maisons de Dieu que devant les échoppes de gourmandises que les jeuneurs disputent aux bestioles en tous genres. Ce qui a bougé cette aube, ce sont les murs, pas les cœurs. Pour que nos cœurs tremblent, il faudrait que nous nous départissions de nos vices dont la magnitude dépasse toutes les échelles, que nous décelions nos failles, cessions ce tsunami d’hypocrisie dont la puissance menace une société installée en bordure de la bonne foi. Bientôt, tout sera comme avant et chacun de nous vaquera à ses vices jusqu’à ce que, de nouveau, la terre bouge sous nos pieds et nos corps balancent entre la gaucherie et la droiture.
M. A.-A.

Comment (8)

    Patriotique
    18 juillet 2013 - 2 h 28 min

    @salim : et qu’est-ce qui

    @salim : et qu'est-ce qui fait s'effondrer les buildings ? Le vent ?
    M. A.-A.

    salim
    17 juillet 2013 - 20 h 18 min

    contrairement a ce que vous
    contrairement a ce que vous annoncez les séismes ne tue jamais ce sont les bulding qui ont est la cause ya si ait amara

    Anonyme
    17 juillet 2013 - 15 h 17 min

    C’est toujours un Plaisir de
    C’est toujours un Plaisir de Vous Lire~Mr Aït Amara et je trouve aussi trés beau les compliments de mr ou mme? Bazbouza

    Securitatea
    17 juillet 2013 - 12 h 25 min

    Oui c’est possible de voir un
    Oui c’est possible de voir un signe de Dieu: la terre algérienne rejette le retour du (…) Bouteflika.

    Bazbouza
    17 juillet 2013 - 11 h 46 min

    Toujours aussi éloquent et
    Toujours aussi éloquent et votre prose est toujours aussi rimée. A risque de choquer, je me rends compte que ce mois – soi-disant- sacré est le mois de tous les vices et le tremblement de terre ne changera rien à la bêtise humaine..

    Anonyme
    17 juillet 2013 - 10 h 46 min

    bien ecrit oui revenons à l
    bien ecrit oui revenons à l élémentaire car autour de que des incivilités de la saleté du stress !une méchanceté viscérale et gratuite pourquoi incriminer l etat cette entité invisible !non !parlons de ce peuple qui a perdu ses valeurs à mesure que largent est roi je m en vais vous raconter une histoire vraie c etait au cours d un mariage on m entrainait d une dame à l autre pour me les présent

    Walho
    17 juillet 2013 - 8 h 32 min

    Aucune catastrophe naturelle
    Aucune catastrophe naturelle ne réfrène la goinfrerie de l’humain . L’homme est ainsi fait . Au contraire çà augmente les cas de pillage qui ajoutent à la désolation ambiante . Pendant que les uns versent des larmes , attérés par le destin cruel qui les frappe , d’autres se remplisent les poches profitant du chaos qui y règne . Et dans ce pays , Ya Si Ait Amara , les GOINFREURS , catastrophe ou pas , se goinfrent goinfrement , puisque pour eux , l’Algérie , est une immense GOINFRERIE . Où il fait bon piocher .  » La raison fait l’homme mais c’est le sentiment qui le conduit  » a écrit Jean-Jacques Rousseau . Croyez-vous que ces pilleurs puissent avoir ne serait-ce qu’un iota de pitié envers ce peuple ? En définitive , c’est le peuple qui perd sur toute le ligne puisqu’il perd la vérité , la confiance , le courage , il n’est plus qu’une variable d’ajustement , il perd la réflexion pour la réaction, il perd le rêve pour l’angoisse, il perd l’égalité pour l’uniformité . Il perd finalement sa LIBERTE . Et le tremblement de terre n’y est pour rien . C’est la catastrophe HUMAINE qui détruit ce PAYS .

    louisette
    17 juillet 2013 - 6 h 31 min

    Vous êtes très optimiste
    Vous êtes très optimiste Monsieur Aït Amara. je crois qu’il nous faut plus qu’un tremblement de terre pour réveiller les consciences- ne serait ce que quelques heures.
    Nous sommes allés trop loin dans l’égoisme, dans l’individualisme et « tnoufik »..
    Un tsunami pourrait, peut être,tout en nous secouant, nous laver de nos péchers,de nos haines, de tout ce qui est noir en nous..et, encore!
    J’en connais qui trouveront même le moyen de profiter d’une telle situation de misère humaine pour s’affirmer et affirmer leurs voraces appétits ..
    Et vous savez de qui je parle! Ceux là ne seront JAMAIS rassasiés..
    Mais je reconnais, il est bon de CROIRE..

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