Benbitour : «Les conditions pour une explosion sociale sont réunies»
C’est en candidat à la présidentielle de 2014 que l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour s’est présenté ce mardi au forum hebdomadaire du journal Liberté. Il apparaît en effet à travers son exposé une structuration du texte qui ressemble plus à un programme électoral qu’à autre chose. D’ailleurs, avant de s’étaler sur les solutions qu’il préconise pour venir à bout de la crise, Benbitour a d’abord brossé un tableau de l’Algérie de 2013, telle qu’il la voit. Et le constat est sans appel. «Toutes les conditions pour une explosion sociale en Algérie sont aujourd’hui réunies. Notre pays est d’autant exposé qu’il se situe dans une région en ébullition», assène-t-il d’emblée, dénonçant au passage «le laxisme flagrant dans la gestion budgétaire» et «la politique de la redistribution de la rente» qui vient s’ajouter, d’après lui, à l’amenuisement de la rente énergétique». Pour l’ancien chef de gouvernement, cette redistribution de la rente risque aujourd’hui d’être à l’origine de l’explosion tant redoutée, en raison, dit-il, de la «l’extrême vulnérabilité de l’Algérie ainsi que les énormes défis qui l’attendent». Et comme pour ajouter une couche à ce tableau peu reluisant, l’orateur met en avant quelques chiffres se rapportant notamment aux «85% de la population qui vit sur 15% seulement du territoire, l’érosion des sols, la pénurie d’eau, une économie extravertie et volatile qui dépend essentiellement des hydrocarbures, la dépendance alimentaire avec 75% de calories importées…». Une multitude de phénomènes et de questions viennent ensuite obscurcir l’horizon pour le pays, selon Benbitour qui cite, pêle-mêle, «une violence de l’étranger mettant en péril l’unité territoriale, le maintien du statu quo actuel et son corolaire le laxisme dans la gestion budgétaire, la prédation, le chômage, l’institutionnalisation de l’ignorance, le culte de la personnalité, l’émiettement du pouvoir entre les différents clans du système, la violence et le fatalisme». Pour sortir de cette ornière, l’ancien chef de gouvernement appelle à la mobilisation générale à l’occasion des présidentielles de 2014. «Il y a un pari à faire sur les prochaines élections présidentielles non seulement au bénéfice de la population et du pays, mais aussi au profit des tenants du pouvoir qui auraient dans le cas d’espèce une issue de secours», recommande-t-il, enfin.
Amine Sadek
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