Une source autorisée à Algeriepatriotique : «Il n’y a pas de lien entre les événements d’Algérie et ceux d’Egypte»
Une source autorisée contactée par Algeriepatriotique conteste le recours, par de soi-disant spécialistes – de tous bords d’ailleurs, précise-t-elle –, à la formule de «scénario à l'algérienne» s'agissant des événements qui se déroulent en Egypte. «Ceci est tout à fait faux !», nous dit notre interlocuteur dont la connaissance qu’il a de ce qui s’est passé en Algérie dans les années 1990 mais aussi des réalités égyptiennes qu’il a longtemps côtoyées, en font un des experts les plus avertis de cette phase mouvementée que traverse l’Egypte. Le seul lien à établir entre les deux pays, fait-il remarquer, réside dans le fait qu'ils ont eu affaire au même mouvement de subversion, à savoir les islamistes. D’abord, il tient à signaler qu’en Egypte, «c'est un président élu ayant exercé pendant un an qui a été démis». «Pour appeler un chat un chat, poursuit-il, il s’agit d’un coup d’Etat». Par contre, en Algérie, en janvier 1992, quand le Haut Conseil de sécurité a pris en main le pays, «il n'y avait pas de président», rappelle-t-il. Continuons la comparaison : en Algérie, les morts ont été victimes du terrorisme et n’ont pas été tuées dans des sit-in ou lors de manifestations. «Que les militaires en Egypte aient été amenés à intervenir, poussés par les événements, cela est une autre question à laquelle il faudra répondre», concède-t-il. Il y a plusieurs raisons à cela, explique encore notre source. Soit le peuple a vraiment fait appel à l'armée, mais dans ce cas, le général Al-Sissi, en intervenant, aurait dû ne pas prendre parti et appeler à un référendum ou à des élections anticipées – il aurait ainsi évité au pays de se trouver dans la situation d'aujourd'hui, soit le président déchu est coupable de trahison, puisque nous avons tous entendu et lu que Morsi aurait promis de céder 40% du Sinaï pour contenter Israël et désamorcer la bombe que constitue la question palestinienne. Les Américains, les pays du Golfe et Israël bien-sûr, seraient d'accord. Le motif étant bien entendu de se débarrasser définitivement du problème palestinien qui envenime l'ensemble de la communauté internationale, y compris une partie du monde arabe, relève notre interlocuteur. «En fait, fait observer notre source, l'Arabie Saoudite à elle seule pouvait facilement compenser en argent les 40% d'un territoire aride et ne constituant pas un espace vital pour les Egyptiens». Enfin, toujours selon notre source, l'hypothèse la plus probable est qu'à l'inverse du pouvoir algérien qui, lui, est assis sur deux chaises, la société civile et les militaires égyptiens, à travers leurs instituts d'études stratégiques, ont compris une fois pour toutes, ce qui n'est pas tout à fait faux, que les islamistes, qu’ils soient de chez eux ou d'ailleurs, sont incapables de se réformer et n'enfanteront jamais un Etat moderne, d'où tout ce montage et le passage à l'acte pour les évincer». «C'est, insiste notre interlocuteur, en déchiffrant toutes les clés de compréhension que l'on pourra apporter des réponses exactes à ce qui se passe en Egypte au lieu de s'engager dans d'autres considérations aussi fallacieuses les unes que les autres». Pour le moment, il estime que le temps joue pour les Frères musulmans, car à ce rythme de morts et de désolation, le pays ira vers une guerre civile ou suscitera une réprobation de toute la communauté internationale. Pour cela, conclut l’expert, le camp des pro-militaires doit tout faire pour calmer la rue et vite.
Karim Bouali
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