Pourtant ils les arment
Par Kamel Moulfi – L’actualité internationale le confirme chaque jour : la cible privilégiée des terroristes, que ce soit en Syrie, en Irak, au Pakistan ou maintenant au Kenya, est partout constituée de civils sans défense, surpris par l’explosion d’une bombe ou d’une voiture piégée ou par les tirs aveugles d’armes automatiques, alors qu’ils vaquent pacifiquement à leurs occupations. Femmes ou hommes, enfants ou adultes, qu’importe, le terrorisme n’a pas vocation à faire la différence dans les pays meurtris par ce fléau. Incompréhensible et répréhensible, les condamnations qui émanent des gens sincères s’arrêtent à ces mots pour qualifier les actions criminelles de groupes armés qui rivalisent en lâcheté. Evidemment, par expérience, on a appris à se méfier des informations livrées à chaud, d’où la prudence à observer en lisant les nouvelles envoyées «en direct» du lieu du drame. Force est de se demander si le terrorisme aurait fait la Une des médias occidentaux sans l’attaque spectaculaire et sanglante, avec prise d’otages, au centre commercial de Nairobi, la capitale du Kenya, et sans le double attentat-suicide à la bombe perpétré dans une église chrétienne à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan. La «communauté internationale» est-elle émue au même degré en apprenant les actes terroristes qui frappent la Syrie et surtout l’Irak, classés comme des faits divers ? Dans ces pays, la responsabilité occidentale dans l’entretien du climat de haine et de violence, catalyseur du terrorisme, saute aux yeux. La façon dont le conflit syrien est traité en est la preuve éclatante. Le terrorisme qui a frappé à Nairobi et à Peshawar ne peut être vaincu en continuant à livrer des armes au Front d’Al-Nosra qui représente Al-Qaïda en Syrie. Or, c’est ce que font, en sous-main, les pays occidentaux, plus spécialement les Etats-Unis et la France, malgré les mises en garde contre un retour de flammes qui risque d’être catastrophique pour eux.
K. M.
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