Le bon et la brute

Par Kamel Moulfi – S’il n’y avait eu d’autres voix différentes, telle celle de David Swanson qu’Algeriepatriotique a interviewé, on aurait fini par croire, à entendre le discours belliqueux des dirigeants américains, que les Etats-Unis ne sont peuplés que de va-t-en-guerre, y compris dans leur élite. Heureusement, il se trouve des journalistes, des blogueurs, des militants pacifistes, pour sauver l’honneur de ce pays. La façon dont la guerre projetée par les Etats-Unis et la France contre la Syrie a été évitée a montré le poids du mouvement pacifiste dans les pays occidentaux. Aux Etats-Unis, particulièrement, le mouvement pour la paix n’est pas une nouveauté. Ses animateurs n’ont jamais hésité à affronter l’accusation de traîtrise contre leur pays qui était lancée contre eux pour les discréditer. Les dirigeants américains n’ont d’ailleurs, à aucun moment, réussi à les isoler de la population ; au contraire, dans les années 1960, en pleine guerre du Vietnam, ils n’ont pas pu réprimer les manifestations pour la paix qui étaient largement soutenues par la population. David Swanson, né dans cette période, poursuit la tradition anti-guerre fortement enracinée dans son pays. Son optimisme a de quoi nourrir l’espoir en la force de l’opinion publique et en sa capacité à faire échec aux plans d’agression mis au point par les milieux bellicistes aux Etats-Unis. Il n’est pas le seul, les «lanceurs d’alerte» comme on les appelle, qui ont pour noms Snowden ou Julian Assange ou encore Bradley Maning, qualifiés de traîtres par leur gouvernement, ont eu le courage de passer à un palier plus élevé dans l’engagement anti-guerre, en dénonçant les pratiques occultes des Etats-Unis motivées par la volonté de placer le monde entier sous leur hégémonie. Le résultat est visible, les Américains et l’opinion publique internationale voient plus nettement le côté agressif des Etats-Unis et interviennent plus efficacement pour les empêcher d’agir.
K. M.
 

Comment (2)

    Anonyme
    21 octobre 2013 - 21 h 54 min

    Hura 2000 algeriens ont pu
    Hura 2000 algeriens ont pu fuire l Algerie le mois de septembre 2013…hmmm svp envoyez nous plus, on les forme et on vous les re-expedie avec un nouveau system d exploitation qui n est pas du tout compatible au votre! http://www.youtube.com/watch?v=G8CcKlseF7w

    Abou Stroff
    21 octobre 2013 - 14 h 18 min

    dans une économie basée sur
    dans une économie basée sur le travail, l’Etat ne peut être rien d’autre que le prolongement et, dans une certaine mesure, le reflet de la société civile. cette dernière alimente les caisses de l’Etat à travers l’impôt et ce dernier (qui finance les dépenses de l’Etat) impose au pouvoir du moment des limites à ne pas franchir. cet état de fait crée les conditions optimales pour la pratique de la démocratie bourgeoise où, au niveau des apparences au moins, chaque citoyen fait partie de la société civile, laquelle choisit ses dirigeants à travers les élections. aux USA, le travail générateur de plus-value est au coeur du système. par conséquent, l’Etat est l’Etat de la classe capitaliste en tant que classe dominante. cette dernière requiert que l’Etat défende, en premier, ses intérêts, tout en assurant une cohésion sociale nécessaire par des « politiques de transfert ». ainsi, lorsque les républicains, à travers bush junior ont terni l’image des USA de par le monde, les capitalistes du CAC 40 ont décidé de porter Obama à la présidence des USA (seuls les niais croient que le président des USA est élu par les électeurs lambda).

    cette dynamique est quasiment absente des économies basées sur la distribution de la rente. en effet, l’Etat-rentier est autonome de la société civile (qui ne paie pas d’impôts) puisque ses revenus proviennent, en grande partie, de son appropriation de la rente. dans ce cadre, il y a inversion des rôles: c’est l’Etat qui finance la société à travers la distribution de la rente et la société, de socle primordial du « tout », est réduite à une excroissance de l’Etat-rentier (une partie du tout).

    Moralité de l’histoire: alors que dans une société basée sur le travail, les citoyens qui paient leurs impôts peuvent choisir (élire) leur leaders qui doivent ainsi rendre des comptes (et pensent constamment à leur réélection) s’ils ne répondent pas convenablement aux intérêts de ceux qui les élisent, dans une société basée sur la distribution de la rente, ceux qui contrôlent la rente, contrôlent et la société dans son ensemble et les individus particuliers. dans ce contexte, la société dans son ensemble est absente des processus de décision et passe son temps à guetter les moindres faits et gestes de ceux qui la dirigent (même si leurs faits et gestes sont réduits au minimum à cause d’un quelconque « trouble »). en d’autres termes, l’Etat-rentier n’a de comptes à rendre à personne puisqu’il n’est redevable à personne et puisque ceux qui le contrôlent ne sont élus personne.

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