La nouvelle forfaiture du clan
Obstinément, et violemment, le clan présidentiel plante ses dards empoisonnés dans le dos de la République algérienne démocratique et populaire, minée par des maux et fléaux sociaux, encouragés et alimentés par la manne financière engendrée par le renchérissement des prix du gaz et du pétrole et dilapidée pour le maintien de ce clan de prédateurs à la tête de l'Etat algérien par le népotisme, le régionalisme et la corruption généralisée, qui a provoqué des scandales dans lesquels des membres influents de ce clan sont directement impliqués. La République démocratique et sociale, prévue par la Déclaration du 1er Novembre et voulue par les chouhada et les moudjahidine, se transforme de manière pernicieuse en une entreprise familiale, dont les charlatans, les malfrats et les escogriffes de tous acabits sont devenus les gérants et les acteurs majeurs. Pour beaucoup moins que cela, 36 millions d'Egyptiens et d'Egyptiennes ont massivement, durablement et pacifiquement occupé les rues et places des villes et villages de leur pays et demandé à leur armée, garante de la Constitution, de les débarrasser d'urgence des imposteurs, en l'occurrence Morsi et les Frères musulmans, pourtant démocratiquement élus, un an auparavant, pour avoir osé remettre en cause la nature politique et sociale de l'Etat égyptien, définie par la Révolution de 1952 et la Constitution du pays. Le peuple algérien, longtemps humilié, et dont les lois et les institutions sont régulièrement violées par le clan présidentiel, pourra-t-il réaliser un exploit pareil en Algérie ?Rien n'est moins sûr car, chez nous, d'aucuns interprètent la présence au sein du gouvernement du général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major, Gaïd Salah, en tenue de parade, comme un message clair de Bouteflika au peuple algérien, et dont la substance serait : «L'ANP est avec moi, dhalam oualla madhloum, habba ma habba oua kariha man kariha. C'est elle qui m'a imposé en 1999, 2004 et 2009. C'est elle qui m'imposera en 2014 malgré mon impotence, qui me met dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer correctement mes lourdes charges constitutionnelles.» Nous savons tous que, fort de ce soutien présumé de l'ANP, Bouteflika, qui est un revanchard et un rancunier incurable, a été élevé dans le culte de la force, âbbad el-kawa et haggar et méprise le peuple algérien, qu'il a insulté et raillé à plusieurs reprises dans ses délires discursifs. Le peuple algérien lui a bien rendu la monnaie de sa pièce en le lapidant à maintes reprises et en le sifflant copieusement devant ses homologues étrangers, Chirac à Bab El-Oued et récemment encore François Hollande. Aveuglé par la cupidité et la passion du pouvoir, Bouteflika persiste dans sa fuite en avant suicidaire. Allah yechfih ou yehdih ! Quant à ses opposants déclarés ou non, s'ils sont sincères, comme la grande moudjahida Djamila Bouhired, qui vient d'annoncer que si Bouteflika briguait un 4e mandat, elle descendrait dans la rue pour manifester contre cette nouvelle forfaiture, c'est-à-dire si la majorité d'entre eux nourrit réellement des intentions positives et constructives pour l'Algérie, Etat, nation et société, leurs prières, efforts et sacrifices ne seront pas vains et ils arriveront à limiter les dégâts que ce clan de prédateurs cause à notre pays depuis 1999, sous l'apparence d'une opulence fictive, atteinte non pas par le travail et la production de richesses industrielles , agricoles ou de services mais par le pillage, le bradage et l'exploitation intensive et sauvage des ressources naturelles non renouvelables de notre pays, et la dilapidation de ses ressources financières dans des projets de prestige souvent bâclés, qui alimentent une corruption généralisée. Ils réussiront dans leur entreprise aussi audacieuse soit-elle, si l'écrasante majorité du peuple algérien sera avec eux. C'est-à-dire s'ils portent en leur sein les mêmes tares morales que Bouteflika et Akhawatouhou, il va continuer à subir leur diktat, leurs lubies, leurs frasques et leur politique népotiste et régionaliste ségrégationniste, bien au-delà de 2014, avec ou sans Bouteflika, qui n'est que la face apparente et hideuse du mal profond qui ronge notre pays depuis plusieurs décennies déjà. Alors, changement ou continuité ? Responsabilité ou fuite en avant ? Redressement ou déliquescence ?
En tout état de cause, en ces moments de décantation, chacun doit choisir son camp. La nation algérienne et nos enfants seront reconnaissants ou en voudront aux uns et aux autres d'avoir été incapables de transcender leur égoïsme et leurs susceptibilités afin d'accomplir leur devoir historique. Malheur aux nations qui manquent d'hommes et de femmes pour défendre leur honneur bafoué et leur conscience violée !
Vive l'Algérie !
Vive la République !
Vive l'ANP, garante de la Constitution et de l'unité nationale, menacées par les aventuriers du clan présidentiel !
Rabah Toubal, citoyen
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