Saïdani sur un siège éjectable malgré la décision du Conseil d’Etat
Bien que conforté par la décision du Conseil d’Etat avalisant la session du comité central du 29 août dernier, Amar Saïdani fait toujours face à la fronde interne qui ne cesse de s’élargir. Des dizaines de membres du comité central, mécontents de la composante du bureau politique, se sont retournés contre le secrétaire général du FLN. Ces nouveaux frondeurs, que certaines sources estiment à une soixantaine, viennent ainsi grossir les rangs du mouvement de contestation mené par le duo Abderrahmane Belayat-Abdelkrim Abada. C’est dire à quel point les choix d’Amar Saïdani sont controversés. La liste des nouveaux frondeurs en dit long sur la fragilité dans laquelle se trouve le SG du FLN, qui est assis sur un véritable siège éjectable. Parmi ces voix qui s’érigent en digue contre ses choix, il y a des membres très actifs et déterminants dans la réussite de la fameuse session du 29 août dernier, à l’instar d’Abdelhamid Si Affif, Mohamed Zoubiri, Mustapha Abid et Hocine Kheldoun. A ces voix dissonantes s’ajoutent celles de Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire, et d’autres députés très influents au sein de l’Assemblée populaire nationale. Il faut dire que depuis ses fameuses attaques répétées contre la hiérarchie militaire, Amar Saïdani voit ses soutiens s’effriter petit à petit. Désormais, ses adversaires sont aussi parmi ceux qui l’ont propulsé à la tête du FLN. «Si Saïdani tient encore et bénéficie de l’appui d’une bonne partie des membres du CC, c’est parce qu’il leur a fait croire qu’il a été désigné par le président de la République et qu’il travaille pour lui, notamment en annonçant son soutien à un quatrième mandat de Bouteflika», explique une source interne au parti, qui estime que «tôt ou tard, la situation finira pas se retourner contre lui» et qu’il «subira inéluctablement le sort d’Abdelaziz Belkhadem», déposé en janvier dernier de la tête du FLN. De l’avis de plusieurs membres du CC, s’adonner à des critiques inopportunes, injustes et grossières contre une institution aussi sensible et stratégique que celle du renseignement, constitue une rupture avec la ligne historique et traditionnelle du FLN. L’équipe de Belayat qui a reçu la décision du Conseil d’Etat comme un coup de massue semble retrouver des ressources pour poursuivre son combat après avoir appris la fronde d’autres membres du CC. Une fronde que les redresseurs veulent capitaliser en tentant de rassembler toutes ces voix mécontentes, de plus en plus nombreuses. L’option de l’organisation d’une nouvelle session du comité central est maintenue. Les dissensions internes s’exacerbent et le FLN est plus que jamais divisé en deux camps.
Sonia B.
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