Les étudiants nigériens à Alger dénoncent leur gouvernement

La colère couve chez les étudiants africains qui poursuivent leurs études en Algérie. De plus en plus de voix s’élèvent parmi eux pour dénoncer leurs représentations diplomatiques respectives qui, selon les plaignants, ne remplissent pas leur mission à leur égard. Après la déclaration diffusée par les étudiants maliens et le sit-in organisé par leurs camarades ivoiriens au niveau de l’ambassade à Alger, cette fois-ci c’est au tour des étudiants nigériens de sortir de leur mutisme. Les concernés, qui ont rendu publique une déclaration, se disent «résolument déterminés à trouver les voies et moyens d’une lutte salvatrice pour redonner sa dignité perdue à l’étudiant nigérien en Algérie». «Nous avons décidé de rompre avec la spirale du silence pour dénoncer ouvertement la fuite de responsabilité caractérisée par un abandon total des acteurs ayant en charge l’enseignement supérieur à savoir la représentation nationale, le gouvernement et les acteurs clés de l’éducation». C’est dire que la colère des étudiants nigériens va au-delà de la représentation diplomatique de leur pays. Ils dénoncent pèle-mêle le ministre, le gouvernement et même la présidence de la République, et la classe politique de leur pays. «Dans la seule optique de découdre définitivement avec cette situation de miséreux et contraints par une classe politique amère, sourde et muette, plus soucieuse de se disputer des prébendes que les aspirations du peuple, charogne et charognards dont, on le sait aujourd’hui, a pour seule motivation la quête du pouvoir et les moyens de le préserver quoi qu’il advienne». Les étudiants font, notamment, part de «du taux de bourse dérisoire, sporadique et totalement discordant face à la cherté du niveau de vie et son augmentation progressive» et revendiquent l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils exigent, entre autres, «le rehaussement du complément de bourse à 300 euros le trimestre, son octroi à tous les étudiants nigériens ayant droit, son payement à terme échu, une hausse des frais alloués aux transports des matériels didactiques en fin de cycle pour les étudiants et la prise en charge complète des étudiants en cas de maladie. Ils réclament également le rapatriement de leur camarade Mahamadou Dan Daoura Aboubacar, «malade depuis un an et sans aucune assistance». A ce sujet, les protestataires s’élèvent contre l’ambassadeur de leur pays à Alger qui, d’après eux, n’a exprimé que «mépris et indifférence à l’égard des étudiants». Les étudiants donnent un ultimatum d’une semaine au gouvernement nigérien pour donner suite à leurs revendications.
Amine Sadek

Comment (2)

    Mohamed eel Maadi
    5 janvier 2014 - 20 h 24 min

    Je serais d’avis que
    Je serais d’avis que l’Algérie qui en n’a les moyens d’être extrêmement sensible a la question des Africains dans notre pays car sait-on jamais peut être demain cette diaspora nous sera utiles
    Je tiens également a attirer l’attention sur le fait que cette manifestation n’a pas été interdite et que les autorités ont pris des mesures de sécurité et ceci pour protéger le droit des minorités sur notre sol contrairement au Maroc ou les étudiants africains vivent dans des conditions effroyable et sont victime de brutalité commise par les forces de l’ordre et ceci sans que la communauté internationale ne réagisse
    Les Africains s’en souviendront !

    00213
    5 janvier 2014 - 19 h 13 min

    Les prendre en charge, c’est
    Les prendre en charge, c’est affirmer CONCRÈTEMENT notre rôle d’étendard de l’Afrique.
    Le renouveau du Nationalisme arabe anti-impérialiste doit s’accompagner de l’émergence d’un Panafricanisme solidaire et totalement indépendant.
    Hors l’Algérie est à mi-chemin entre les 2 et elle servira de plateforme aux pays désirant s’alliés en ayant pour projet l’un de ces 2 objectifs.
    .
    D’ailleurs peut être même que parmi ces jeunes étudiants figurent les leaders nigériens de demain.

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