Les marins d’IBC dénoncent la passivité d’Amar Ghoul

Près d’une quarantaine de marins d'International Bulk Carriers (IBC), filiale de Cnan-Group, ont tenu, aujourd’hui lundi, un rassemblement devant la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. Ces travailleurs s’élèvent contre leur situation ambiguë au sein de la maison mère. Le redéploiement promis par le ministère des Transports en août 2012 «ne s’est pas effectué convenablement», déplorent ces marins qui parlent d’une «précarité intenable» de leurs emplois de plus en plus incertains. «La direction de Cnan-Group ne nous offre aucun avantage. Elle nous assure à peine un salaire mensuel, qui reste pour certains d’entre nous aléatoire. Nous sommes liés à l’entreprise par un simple contrat à durée déterminée. On nous fait travailler quand il y a des missions. Le reste du temps, nous sommes au chômage et nous ne percevons aucun salaire. Comment voulez-vous vivre avec un travail occasionnel, surtout quand il est mal rémunéré», pestent-ils, dénonçant «la fuite en avant» du ministère des Transports, actuellement dirigé par Amar Ghoul. Ces protestataires s’interrogent sur ce qui empêche l’entreprise ou carrément l’Etat algérien à travers son ministère des Transports à accélérer la récupération de la flotte d’IBC, éparpillée dans plusieurs ports dans le monde. «Le ministère des Transports nous a assuré en été 2012 que l’opération du redéploiement du personnel navigant va se faire à titre provisoire, en attendant le rapatriement de nos huit navires immobilisés à l'étranger, trois en Grèce, quatre en Malaisie et un à Mombasa. Un an et demi après, aucun navire n’a été rapatrié. Pourquoi ? L’Algérie ne veut-elle plus de ces biens du pays ?» se demandent-ils, stigmatisant un «gros gâchis». Ces marins, en colère, dénoncent le refus du ministre des Transports, Amar Ghoul, de les recevoir et de se pencher sur leur problème. Ils affirment que rien n’a changé à la situation qu’ils vivent depuis plus d’une année. Ils sont toujours sans couverture sociale et sans véritable avenir professionnel. Ces travailleurs rappellent avoir frappé à toutes les portes, en vain. «Après avoir interpellé le président de la République, le ministère nous a fait la promesse de régler définitivement notre situation. Mais nous sommes toujours dans le provisoire qui dure et nous n’arrivons plus à subvenir à nos besoins ni à ceux de nos familles. Nous méritons un meilleur sort, nous qui avons passé plus de 20 ans sur les bateaux de cette entreprise», fulmine l’un des protestataires. Certains d’entre eux (17 marins) étaient victimes d’un acte de piraterie au large de la Somalie, où ils ont été retenus en captivité pendant une année. Leur espoir de reprendre une vie normale après l’engagement du ministère des Transports à satisfaire leurs doléances s’effiloche devant la réalité têtue de leurs conditions sociales désastreuses.
Sonia B.
 

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