Issad Rebrab : «Cevital n’a pas besoin de recourir à la Banque d’Algérie pour racheter FagorBrandt»

«Le groupe Cevital dispose des fonds nécessaires pour le rachat de l’entreprise FagorBrandt en difficulté en France» pour laquelle il est arrivé en tête des postulants, et «n’a pas besoin de faire appel à la Banque d’Algérie pour cette transaction». C’est ce qu’affirme à Algeriepatriotique l’homme d’affaires Issad Rebrab, qui affiche ses ambitions d’expansion à l’étranger, grâce notamment au rachat d’entreprises en crise en France, mais aussi en Europe. L’homme d’affaires qui a déjà réalisé un investissement de 12 millions d’euros dans le cadre de l’opération de rachat, en juin 2013, de l’entreprise Oxxo, leader français des portes et des fenêtres en PVC, pourrait débourser une centaine de millions d’euros pour racheter plusieurs sites de l’entreprise FagorBrandt. Son offre a été jugée officiellement la plus intéressante pour la reprise des usines d’électroménager, parce qu’il propose de reprendre 1 200 salariés sur les 1 800 menacés de licenciement. L’affaire, dont l’issue sera définitivement tranchée le 13 février prochain, donne d’ores et déjà à Isaad Rebrab une grande notoriété en France et lui ouvre la voie vers d’autres acquisitions. A ce propos, la presse française reproduit depuis quelques jours une déclaration selon laquelle Rebrab aurait affirmé disposer de 1,5 milliard d’euros de fonds propres pour racheter des entreprises en difficulté. Pour l’affaire en cours, Rebrab s’est, en tout cas, montré très offensif en dépassant largement ses concurrents en termes de maintien des emplois et en n’excluant que deux sites de production de la reprise projetée. Selon le journal Le Monde, Cevital reprendrait «les sites d'Orléans, Vendôme, Rueil et Cergy, le fonds de commerce français, les filiales de FagorBrandt au Royaume-Uni, en Suisse et à Singapour, ainsi que des actifs de FagorBrandt à l'étranger». Un large éventail de sites d’expansion pour Rebrab qui pourrait lui permettre, selon ce que rapporte le journal français, «de construire un acteur régional de l'électroménager, en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, en combinant le savoir-faire et l'expertise de FagorBrandt à celui de sa filiale électroménager existante». Malgré cette proposition nettement au-dessus du lot, l’amélioration des offres est encore espérée en France pour limiter la casse sociale, véritable hantise en ces temps de crise en Europe. Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif, a estimé il y a quelques jours que l’offre de reprise de 1 200 salariés restait insuffisante, bien qu’elle soit au-dessus de toutes celles proposées par les concurrents de Cevital. Montebourg est bien sûr dans son rôle de politique ; il s’est engagé à sauver le maximum d’emplois et de sites industriels, et ces déclarations ont certainement pour but d’éviter une levée de boucliers de la part des syndicats et des travailleurs concernés. Le ministre français est, malgré tout, très intéressé par la volonté affichée par Cevital d’investir en France. Il l’a fait savoir publiquement lors de sa venue à Alger en décembre dernier, dans le cadre du sommet économique algéro-français, ainsi qu’à travers des correspondances avec son homologue algérien.
Meriem Sassi

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