Grève dans l’éducation nationale : l’école paralysée et les élèves perdus

Les enseignants de l’éducation nationale n’ont pas travaillé aujourd’hui. Ils ont massivement répondu à l’appel à la grève lancé par deux syndicats autonomes, à savoir le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Cette grève entamée avec succès ce matin a été décidée après l’échec du dialogue avec le ministère de l’Education nationale. Les deux syndicats se félicitent du suivi massif de ce mouvement de débrayage de deux jours reconductibles et assurent qu’ils ne l’auraient pas fait s’ils avaient d’autres choix. «Notre syndicat a été contraint d’adopter cette voie, bien que conscient des conséquences que cette grève puisse avoir sur l’enseignement de nos enfants», a précisé Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, dans une déclaration rendue publique dans la journée. Il souligne que «ce mouvement de grève a été la conséquence directe du «mutisme absolu des pouvoirs publics et l’incapacité de la tutelle à donner suite à leurs revendications légitimes». Selon lui, cette première journée de grève a connu un taux national global de suivi de 63,64%. Il affirme que le meilleur taux de suivi a été enregistré à Tipasa avec 85%. A Oran, le Snapest avance le chiffre de 78%, 72% à Mostaganem, 73% à Tamanrasset, 65% à Tiaret et 61% à Adrar. Mais au-delà de ces chiffres, l’impact de cette grève est considérable sur la progression des programmes scolaires. «Tant qu’une politique salariale claire n’est pas définie et tant que la justice sociale n’est pas établie, ce sera toujours un rebelote de la situation», regrette M. Meriane qui rappelle la volonté affichée par son syndicat et par d’autres d’aller vers une solution négociée avec la tutelle. En vain. Le ministère de l’Education s’arc-boute sur sa position et refuse d’aller vers la concrétisation des revendications exprimées par les représentants des travailleurs. «Alors, jusqu'à quand le secteur de l’éducation endurera-t-il cette instabilité et ces arrêts de cours répétés avec toutes les perturbations qui s’en suivent et ses effets irréparables sur la scolarisation de nos enfants ?» s’interroge Meziane Meriane. Il espère que les autorités daignent répondre à leurs revendications sans avoir à recourir à d’autres débrayages. Il faut souligner que le ministère se dit surpris par cette décision des syndicats d’aller vers une grève, insistant sur le fait que toutes les revendications relevant de ses prérogatives ont été satisfaites. De leurs côtés, les associations des parents d’élèves appellent les syndicats à penser un peu à l’avenir de ces enfants qui ont déjà perdu beaucoup de temps durant le premier trimestre fortement perturbé par des grèves cycliques. Les syndicats appellent ainsi le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, à cesser de faire des promesses verbales et à aller vers le concret. Parmi leurs revendications, la révision du statut particulier de l’enseignant, la requalification des postes et l’instauration d’une justice salariale selon le grade et l’ancienneté.
Sonia B.
 

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