Enième provocation du Makhzen : le Maroc convoque l’ambassadeur d’Algérie à Rabat

Les autorités marocaines multiplient les provocations contre l’Algérie. Le Makhzen ulcéré par la constance des positions algériennes concernant la question du Sahara Occidental et les succès diplomatiques remportés par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, tente encore une fois de détourner les regards des violations des droits de l’Homme au Sahara occupé en inventant une nouvelle crise avec Alger. Comme par hasard, Rabat décide de convoquer l’ambassadeur algérien à Rabat avec force médiatisation, alors que se tiennent des réunions ministérielles au siège de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne en prélude à la tenue du 22e sommet de l’UA, les 30 et 31 janvier prochains. Les échos des prises de position algériennes et africaines qui parviennent à Rabat d’Addis Abeba font perdre apparemment la raison aux responsables marocains. Invoquant un prétendu refoulement de réfugiés syriens vers le Maroc, le Makhzen s’offusque et va jusqu’à convoquer l’ambassadeur de notre pays. Une mauvaise habitude à laquelle s’habituent les Marocains qui pour un oui pour un non malmènent notre représentation diplomatique. N’ayant pas réussi à perturber la sérénité des décideurs algériens lors de la profanation de l’emblème national, le 1er novembre 2013, voilà que Rabat remet ça, tentant d’affaiblir l’Algérie et de contrer ses succès, en s’appuyant sur le motif fallacieux de crise aux frontières suite au refoulement de réfugiés syriens. Un sujet sensible sur lequel joue le Makhzen pour nuire à l’Algérie et faire échouer les travaux du sommet africain dont l’Algérie est un des animateurs clés sous la houlette de Lamamra, et durant lequel des soutiens nombreux ne manqueront pas d’appuyer la question sahraouie. Par cette énième provocation, le Maroc revient à la charge quelques jours à peine après avoir actionné les médias pour qu’ils s’en prennent à l’Algérie à travers une fausse information sur le refoulement vers le Maroc de ressortissants syriens. Voyant que l’accusation totalement infondée n’a en rien troublé Alger, sûr de ces principes et connu pour ses positions humanitaires, le Makhzen convoque carrément l’ambassadeur algérien à Rabat. Le summum de la provocation, surtout que ce genre d’incident est le second du genre en l’espace de quelques mois. Le Makhzen ne s’embarrasse plus de prétextes, et l’essentiel est apparemment de contrer les succès algériens sur la scène internationale. Rabat ne semble pas digérer, par exemple, la reconnaissance internationale de la justesse de la position algérienne concernant le versement de rançons aux terroristes. Une reconnaissance venue notamment de la part des Etats-Unis qui ont exprimé leur soutien à la résolution adoptée, hier lundi, par le Conseil de sécurité des Nations unies demandant aux Etats membres de ne pas verser de rançon financière ou politique aux terroristes en cas d’enlèvement ou de prise d’otages. Le Conseil a notamment rappelé l’adoption du Mémorandum d’Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon. Un succès qui renforce la position prédominante d’Alger dans la région et donne du crédit à sa voix. Un scénario que craint Rabat au plus haut point. Preuve en est cette prétendue crise concernant les réfugiés syriens alors que l’Algérie n’a absolument rien à apprendre de la part des Marocains concernant l’aide aux peuples frères, notamment le peuple syrien dont le sang est intimement mêlé au sang algérien depuis des générations. L'Algérie avait pourtant vigoureusement réfuté hier les accusations marocaines, expliquant que les gardes-frontières n'avaient fait que refuser l'accès sur le territoire national à des ressortissants syriens refoulés par les autorités marocaines. «Les GGF ont refusé l’accès sur le territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l’Algérie», a indiqué à l’APS le colonel Boualleg Mohamed. «C’est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser à tort les autorités algériennes d’avoir refoulé ces Syriens, alors qu’en réalité ils se trouvaient sur le territoire marocain», a-t-il expliqué. Le colonel Boualleg Mohamed a, par ailleurs, rappelé que «lorsque les gardes-frontières algériens interceptent des personnes tentant de s’introduire illégalement sur le territoire national, elles sont immédiatement arrêtées et présentées devant la justice et non refoulées vers le territoire du pays voisin». «L’Algérie ne refoule pas les ressortissants syriens qui se trouvent sur son sol car, comme le soulignait encore récemment le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ces derniers ont été accueillis dans un élan spontané de solidarité et de fraternité en Algérie ; nous leur souhaitons un bon séjour dans la dignité parmi nous et un retour dans les meilleurs délais dans leur pays, dès que les conditions sécuritaires seront réunies», a précisé le porte-parole du MAE.
Meriem Sassi
 

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