Le PDG de NCA Rouiba : «Le patronat a peur du système»

Slim Othmani, PDG de NCA Rouiba, ne ménage pas le patronat qu’il accuse «d’avoir peur du système et de vivre dans son ombre». Lors d’une conférence animée aujourd’hui dans le cadre du forum du journal Liberté, Othmani estime que «le patronat a toujours vécu à l’ombre du système et a toujours eu peur de lui». A une question sur l’absence d’un candidat qui représenterait le patronat aux prochaines élections présidentielles, Othmani met encore une fois de l’avant «la peur» des répercussions négatives que pourrait avoir le soutien à un candidat par rapport à un autre, en cas d’échec du candidat choisi. «Si le candidat perd, vous vous faites taper sur les doigts», déclare notamment Othmani qui explique qu’en plus de la peur qui le mine, «le patronat ne sait pas être solidaire autour d’une action. Nous l’avons notamment constaté lors de la loi de finances 2009 ; certains avaient peur de prononcer le moindre mot contre la loi». «Personnellement, j’ai parlé en tant qu’individu et j’ai alors reçu beaucoup d’appels téléphoniques me disant que j’étais fou, que j’allais être massacré, etc.». Othmani poursuit sur cette lancée offensive, en déclarant : «Vous ne pouvez pas demander à un patronat de parler d’une seule voix alors qu’il n’a pas encore atteint un degré de maturité qui lui permet de le faire.» Et d’ajouter : «Regardez combien il y a d’associations patronales ! Et quand il s’agit de parler de la notion de croissance économique et d’avenir de l’Algérie, voyez à quel point elles sont incapables de s’asseoir autour de la même table pour parler d’une seule voix.» «Nous ne sommes pas dans une logique de patronat indépendant libre qui pense à son entreprise sans se préoccuper de ce que pourrait lui faire tel ou tel ministre ou telle ou telle personne au pouvoir ; cela n’existe pas», clame encore le patron de NCA Rouiba. Slim Othmani a fait ses déclarations, a t-il tenu à préciser, sous la casquette de chef d’entreprise et non en tant que président du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) – qui n’est pas un patronat –, au nom duquel il intervenait aujourd’hui sur la question du pacte économique et social, décidé lors de la dernière tripartite de 2013. A ce propos, le président de Care relève que «le gouvernement devait signer le document préparé en décembre dernier». Il souligne que rien n’a été fait «alors que nous sommes en février». Le club Care est un think tank qui existe depuis 2003 et organise régulièrement des rencontres autour des problématiques économiques de l’investissement comme la gouvernance d’entreprise, la réforme et la croissance économique, l’intégration régionale, la ressource humaine ou encore la formation et le développement durable. Il a participé à la dernière tripartite d’octobre 2013.
Meriem Sassi
 

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