Les Etats-Unis mettent en garde leurs concitoyens quant à la situation politique en Algérie

Le département d'Etat américain a émis jeudi un nouveau «travel warning» tendant à mettre en garde les ressortissants américains des risques liés au voyage en Algérie. Le document, qui insiste une nouvelle fois, et énormément, sur les risques liés au terrorisme à travers certaines régions du pays, intègre dans cette mise en garde le volet politique et social, invitant les ressortissants américains à éviter, notamment, les manifestations politiques qui peuvent, note-t-on, dégénérer. «Les citoyens américains doivent éviter les rassemblements politiques de toutes sortes. La plupart des rassemblements politiques sont pacifiques mais peuvent devenir violents sans préavis», avertit le département d’Etat américain qui invite ceux d’entre ses ressortissants qui se rendent en Algérie à rester uniquement dans les hôtels «où la sécurité adéquate est fournie, à éviter les habitudes de déplacements prévisibles et de maintenir un profil bas». Une fois n’est pas coutume, le «travel warning» du département d’Etat américain évoque les mouvements de protestation qui secouent certaines régions du pays, appelant les citoyens américains à éviter les endroits où ont lieu ces affrontements. «Des épisodes sporadiques de troubles civils ont été enregistrés, à l’image des émeutes d'Alger et de nombreuses autres villes. Les citoyens américains devraient éviter les grandes foules et les manifestations, parce que même les manifestations qui sont destinées à être pacifiques peuvent devenir violentes et imprévisibles», relève le département d’Etat. Il est également demandé aux citoyens américains de surveiller régulièrement les médias locaux pour actualiser leurs informations. Au-delà de la situation politique et sociale du pays, le nouveau «travel warning» fait, comme on pouvait ne pas s’y attendre, la part belle au risque terroriste en Algérie. «Il y a une forte menace de terrorisme et les enlèvements en Algérie», assène le département d’Etat qui rappelle que cette menace d'enlèvement a été notée dans le dernier «travel warning» mondial du département d’Etat. «Bien que les grandes villes soient fortement policées, les attaques pourraient encore potentiellement avoir lieu. La majorité des attentats terroristes, y compris les attentats, les faux barrages, enlèvements, embuscades se produisent dans les régions du pays à l'est et au sud d'Alger», précise la nouvelle alerte américaine. Le gouvernement américain considère, même, la menace «potentielle» pour le personnel de son ambassade à Alger. Un constat «suffisamment grave» pour demander à ses fonctionnaires de «vivre et travailler en prenant des restrictions de sécurité importantes». Il leur est demandé en conséquence de limiter leurs mouvements et la prestation de services consulaires dans certaines régions du pays. La mise en garde américaine note, à ce sujet, que le degré de nuisance des groupes terroristes comme Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), qui sont toujours actifs en l'Algérie, reste de mise. «En janvier 2013, une organisation AQMI lié “ceux qui signent dans le sang”, dirigé par Moktar Belmoktar, a attaqué une installation de production de gaz près de In Amenas, Algérie. Le groupe a tenu des dizaines d'otages occidentaux et algériens pour quatre jours ; cette attaque a entraîné la mort de dizaines d'otages, dont trois citoyens américains», rappelle le département d’Etat qui soutient que «Mokhtar Belmokhtar demeure une menace dans la région». Le «travel warning» fait également référence aux opérations lancées par les forces de sécurité algériennes et tunisiennes le long de la frontière des deux pays, dans la région des montagnes Châambi, au sud de Souk Ahras. «Il existe une menace dans ce domaine en raison de la présence d'extrémistes», avertit à ce propos le département d’Etat.
Amine Sadek
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.