Les redresseurs du FLN s’apprêtent à évincer Amar Saïdani sur injonction du président Bouteflika

Les jours d’Amar Saïdani sont comptés. Le président Bouteflika ne veut plus entendre parler de lui après sa sortie déchaînée contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Des sources sûres affirment que le chef de l’Etat a été particulièrement agacé par les propos du secrétaire général du FLN qui s’est attaqué frontalement à une institution républicaine très sensible, à savoir les services secrets. Il a décidé à cet effet, et en sa qualité de président d’honneur du parti, d’évincer Saïdani de son poste de secrétaire général du FLN. «Le président Bouteflika n’a pas du tout apprécié les errements d’Amar Saïdani et compte bien agir pour mettre un terme à cette situation», affirme notre source, selon laquelle les frondeurs, qui ont réuni le quorum nécessaire pour la tenue d’une session extraordinaire du comité central du FLN, ont eu le quitus leur permettant de se réunir les 13 et 14 février à l’hôtel Mazafran, à Zéralda, à l’ouest d’Alger. Cette session extraordinaire sera consacrée à la destitution de Saïdani et à la désignation, probable, d’une direction collégiale en attendant la tenue du 10e congrès. Le chef de file des frondeurs, Abderrahmane Belayat, avait vertement dénoncé les graves accusations de Saïdani contre le DRS et assuré avoir déposé auprès du ministère de l’Intérieur une demande d’autorisation pour la tenue de cette session. Une demande appuyée par 256 signatures de membres du comité central. Le chef de l’Etat a donc décidé de faire délivrer à ces frondeurs ce fameux sésame qui leur permettra de tenir la session et de sceller définitivement le sort du trublion Amar Saïdani dont la chute sera assurément dure. Dans un entretien clé en main, diffusé sur un site électronique, Amar Saïdani a tenté de dénigrer l’institution militaire en lui faisant porter la responsabilité de tous les maux du pays. Sa sortie, à travers laquelle il a essayé de vendre un pseudo-projet de construction d’un «Etat civil», a eu l’effet inverse. Ses accusations ont suscité un véritable tollé, et provoqué colère et indignation au sein de la classe politique et de la société civile. Les dénonciations fusent de partout, y compris de son propre camp qui n’a pas trouvé de quoi le défendre. En voulant porter atteinte au DRS, Saïdani s’est attiré les foudres de tous les partis, y compris ceux qui soutiennent mordicus l’option d’un 4e mandat, à l’image d’Amara Benyounès. Des personnalités politiques, d'anciens ministres ainsi que d'anciens officiers de l’APN ont également dénoncé les dérapages de Saïdani et appellent à ce qu’il soit traduit devant la justice. Amar Saïdani est dans de beaux draps, car il risque, au-delà de son éviction du parti, des poursuites judiciaires à la fois pour les atteintes qu’il a portées à un corps constitué et pour son implication supposée dans des affaires de corruption.
Sonia B.

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