Le testament de Bouteflika

Le long communiqué de la présidence de la République, signé Abdelaziz Bouteflika, qui a éreinté la pauvre journaliste de l’ENTV, chargée de le lire pendant 24 longues et laborieuses minutes, et qui a été lu avant elle, lors de la célébration de la Journée du chahid, par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès, celui-là même que Bouteflika avait éloigné d’Alger, il y a plus de 8 ans, pour ne pas être aperçu par Sarkozy et Kouchner, qui avaient exigé cela de Bouteflika, après les déclarations incendiaires de ce ministre sur les soutiens sionistes de ces deux hommes politiques français, a tout l’air d’un testament de Bouteflika. En effet, Bouteflika et son clan de prédateurs cupides et obstinés n’ont pas hésité un seul instant à diviser le peuple algérien et l’ANP pour demeurer encore au pouvoir, qui les a rendus apparemment fous. Ils ont lamentablement échoué dans leurs basses manœuvres entreprises injustement contre le peuple algérien et l’ANP, qui ont pourtant toujours voulu préserver les égards, le respect et la dignité dus à la fonction présidentielle, en refusant de mettre en œuvre les dispositions pertinentes de l’article 88 de la Constitution algérienne, qui gère les cas d’empêchement et qui s’applique parfaitement au cas de Bouteflika depuis notamment son AVC du 17 avril 2013. Ils lui ont donné le temps nécessaire de préparer une sortie honorable. Au lieu de s’atteler à cette tâche urgente, le clan de Bouteflika et ses obligés de tous bords se sont lancés dans des manœuvres dangereuses visant à opposer et à salir les différentes institutions de la République, dans le seul but de continuer à occuper les postes usurpés en 1999 et conservés par la force et la fraude massive jusqu’à aujourd’hui.
Sans la réaction forte, quasi unanime, de l’opinion publique algérienne, alertée et sensibilisée par les nombreux patriotes que compte encore notre pays, contre les abus, méfaits et forfaits du clan présidentiel et les agressions féroces, d’une violence inouïe, répétées d’Amar Saïdani, le secrétaire général imposé du FLN, contre l’ANP en général et le DRS en particulier, ainsi que contre le Premier ministre, la tête du général Toufik, le directeur du DRS, aurait été certainement coupée, comme le prévoyait le plan machiavélique de ce clan et le dernier bastion contre un 4e mandat gros de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l’unité nationales, serait tombé avec lui, au profit de l’Etat immoral que Saïdani et ses maîtres s’apprêtaient à imposer au pays, certainement avec la bénédiction de puissances étrangères, au nom de leur fameux «Etat civil». Le népotisme, le régionalisme et la corruption généralisée, reposant sur le pillage des ressources naturelles non renouvelables et leur exploitation intensive par les compagnies étrangères, la destruction sauvage des ressources humaines algériennes, la dilapidation des ressources financières du pays, le bradage de son déjà maigre outil de production et la propagation exponentielle des maux et fléaux sociaux, qui minent profondément notre pays et particulièrement notre jeunesse livrée à elle-même, auraient été le lot de ce pays. Ce plan diabolique a lamentablement échoué, essentiellement parce que, aveuglés par leur cupidité et leur haine, les principaux animateurs du clan présidentiel ont commis l’erreur tragique de ne pas comprendre que c’est l’écrasante majorité du peuple algérien qui veut le changement en avril 2014 et non pas seulement le DRS. En tout état de cause, un état des lieux sérieux devra être établi, après avril 2014, dans tous les domaines avec le plus grand professionnalisme et la sérénité nécessaire afin de permettre à notre pays de poursuivre ses efforts de développement dans un climat politique et social apaisé et assaini.
Rabah Toubal
 

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