Les candidats se retirent l’un après l’autre : vers un remake du scénario de 2004 ?

Les candidats à l’élection présidentielle du 17 avril prochain se retirent l’un après l’autre au fur et à mesure que le délai légal du dépôt des dossiers de candidature approche. Après Sofiane Djilali, Kamel Benkoussa, Ali Benouari et Ahmed Benbitour vont probablement renoncer, eux aussi, à leur candidature, jugeant que l’élection est totalement fermée et les jeux sont faits depuis l’annonce du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, de sa candidature à sa propre succession. Au rythme où vont les choses, on va se diriger inéluctablement vers un autre face-à-face entre Ali Benflis et Abdelaziz Bouteflika, comme en 2004. En effet, Ali Benflis maintient, vaille que vaille, sa candidature, à l’instar de Louisa Hanoune (PT), de Moussa Touati (FNA) et de Fawzi Rebaïne (Ahd 54). Ainsi, Ali Benflis s’impose à nouveau – dans l’absolu bien entendu – comme le principal adversaire de Bouteflika et le mieux outillé pour le battre, surtout que ce dernier ne fera pas, cette fois-ci, lui-même la campagne électorale pour des raisons de santé. Loin de s’attendre à un scrutin transparent et équitable, la campagne électorale sera marquée par ces deux candidats qui se sont durement affrontés il y a dix ans. Et il n’est pas écarté que le candidat Benflis, au vu du dispositif administratif mis en place au profit de la candidature de Bouteflika, essuie la même défaite humiliante qu’en 2004 avec un score inférieur à 10%. Conscient de ce grand risque de fraude, Ali Benflis persiste et signe qu’il défendra ses droits et les voix de ceux qui mettraient leur confiance en lui. Il affirme également à son entourage et à travers son staff de campagne qu’il ira jusqu’au bout du processus, et même au-delà, et qu’il ne rentrera pas chez lui, comme en 2004, en cas de fraude électorale avérée. Depuis quelques jours, son staff de campagne hausse le ton, en dénonçant le parti pris de l’ENTV et l’atteinte à la liberté d’expression et d’opinion. Il lance des mises en garde à l’adresse des autorités en charge de l’organisation de cette élection considérée par tous les observateurs et experts comme fermée et «gagnée» d’avance par le candidat Bouteflika. Benflis est-il réellement prêt à se battre et à défendre ses voix ? Le ton qu’il donnera à sa campagne électorale nous le dira.
Sonia B.
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.