Haddad finance une chaîne de télévision privée dédiée à la campagne électorale de Bouteflika

On chuchote dans les couloirs du 21, boulevard des Martyrs, que le clan présidentiel va créer une chaîne de télévision dédiée à la campagne électorale de Bouteflika. Elle sera financée par l’homme d’affaires connu sur la place d’Alger, Ali Haddad, propriétaire du groupe de travaux publics ETRHB, du club professionnel de football de l’USM Alger et de la chaîne de télévision Dzaïr TV, confirmant ainsi le rôle politique que veut jouer le pouvoir de l’argent avec lequel s’est acoquiné le clan présidentiel. Pour cela, il lui faut le quatrième mandat de Bouteflika. Les milieux d’affaires, qui ont fait preuve d’une forte obstination – dont la motivation apparaît au grand jour – en poussant le président malade à la candidature au scrutin du 17 avril, n’ont aucune confiance dans la télévision officielle, non pas parce qu’elle serait de service public – au contraire elle s’est impliquée ouvertement dans la promotion de la candidature du président –, mais surtout du fait de sa perte énorme d’audience à cause de la concurrence des nouvelles télés privées qui poussent comme des champignons. Le clan présidentiel se méfie également de ces chaînes privées qui font preuve d’une liberté de ton qui pourrait être préjudiciable à Bouteflika. On a vu comment ce que la télévision officielle censure pour ne pas nuire à Bouteflika, les télés privées le passent en boucle, comme ce fut le cas pour la répression de la manifestation anti-quatrième mandat qui s’est déroulée le samedi 1er mars près de la faculté centrale et place Audin, à Alger. Sur les plateaux de ces chaînes privées, les invités expriment crûment et sans aucune réserve leurs opinions pas toujours favorables à la candidature de Bouteflika. Ce sont ces débats qui alimentent de plus en plus les discussions des Algériens, alors que le contenu des journaux des chaînes publiques, dans leur partie réservée à l’élection présidentielle, est tourné en dérision. Il restera, cependant, à trouver des journalistes pour animer la chaîne et la campagne de Bouteflika. Ils seront sans doute débauchés de l’entreprise publique. Le pouvoir de l’argent sait que les leviers politiques dont il veut s’emparer à la faveur du quatrième mandat de Bouteflika ont besoin de l’appui médiatique.
Kamel Moulfi
 

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